L’araignée, estampe de Eugène Viala © Gallica – BnF
Carte d’identité de l’œuvre :
Le Festin de l’araignée de Albert Roussel
Genre | ballet-pantomime |
Librettiste | Gilbert de Voisins, d’après Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre |
Date de composition | 1912 |
Date de création | 3 avril 1913 |
Lieu de création | Théâtre des Arts, à Paris |
Suite pour orchestre extraite du ballet | |
Forme | suite composée de six pièces : 1. Prélude 2. Entrée des fourmis 3. Danse du papillon 4. Éclosion et danse de l’éphémère 5. Funérailles de l’éphémère 6. La Nuit tombe sur le jardin solitaire |
Instrumentation | Bois : 1 piccolo, 2 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons Cuivres : 2 cors, 2 trompettes Percussions : timbales, cymbales, triangle, grosse caisse, tambour, célesta Cordes pincées : 1 harpe Cordes frottées : violons 1 et 2, altos, violoncelles, contrebasses |
Le compositeur décide alors d’en tirer une Suite pour orchestre, comportant quelques extraits de l’œuvre originale. C’est encore aujourd’hui une de ses œuvres les plus jouées. Malgré tout, Albert Roussel se disait agacé par cette popularité qui éclipsait selon lui des œuvres bien plus sérieuses.Cette musique pleine de charme se veut très précise dans le déroulement des événements. L’orchestre, qui multiplie les couleurs, s’adapte à chaque changement de situation. Grâce à des procédés subtils, le compositeur nous plonge au cœur du peuple de l’herbe.
Un doux Prélude met en scène un beau jardin printanier. Une flûte chante délicatement une mélodie souple pastorale, accompagnée délicatement par les cordes.
Lorsque le rideau s’ouvre, voilà les fourmis, introduites par un tambour au rythme militaire. Écoutez les violons illustrer ce défilement d’insectes, ponctué par les cors et le rythme obstiné des bassons. Après quelques minutes, voici venir le papillon qui danse. Mais sa fête est de courte durée, il finit dans la toile, piégé par l’araignée !
Pour l’épisode de l’éphémère, Roussel, toujours ingénieux dans son orchestration, allie à merveille le célesta, la harpe et la danse du violon solo. La tombée du jour donne lieu aux poignantes funérailles du pauvre éphémère suivi par les insectes. La musique nous remémore la tendresse du Prélude, permettant ainsi au drame de s’achever dans la tranquillité du silence de la nuit.
Roussel, sous l’influence de Debussy, combine à merveille les différents timbres, usant des sonorités pures et transparentes. Cette musique, pleine de sortilèges, est un clin d’œil à la musique dite impressionniste. Le compositeur démontre une orchestration pleine d’ingéniosité, légère et raffinée, avec une petite trentaine de musiciens seulement.
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