La Voie lactée, poème de Théodore de Banville pdf – La chanson de ma mie

L’origine della Via Latteaa  : Rubens 

Déesse, dans les cieux éblouissants, la Voie
Lactée est un chemin de triomphe et de joie,
Et ce flot de clarté qui dans le firmament
Jette parmi l’azur son blanc embrasement

Semble, dans sa splendeur en feu qui s’irradie,
Produit par un foyer unique d’incendie.
Mais quand notre regard dans l’éther empli d’yeux
Monte vers l’Océan céleste que les Dieux
Font rouler des Gémeaux de flamme au Sagittaire,

Il y voit flamboyer des astres dont la terre
Admire en pâlissant la sereine splendeur,
Et dans le vaste flot sacré dont la candeur
Éclate et de la nuit blanchit les sombres voiles,
Il voit s’épanouir des millions d’étoiles.

Telle est la Poésie: à travers le lointain
Des âges, qui s’enfuit, comme au riant matin
Devant les flèches d’or à vaincre habituées
S’enfuit le triste choeur frissonnant des Nuées,
Elle nous apparaît d’abord confusément,

Lueur, flambeau, clarté, vaste éblouissement
De porteurs de lauriers et de porteurs de lyre
A l’homme encor sauvage enseignant leur délire;
Puis nous reconnaissons parmi des spectres vains
Les inventeurs sacrés, les beaux géants divins,

Pareils à des lions dont la fauve crinière
Embrase leurs fronts d’or que baise la lumière.
O Calliope! muse aux chastes bras de lys,
Avant tous, dans les jours lointains je vois ton fils
Orphée, et je salue au riant crépuscule

Ce roi héros qui fut le compagnon d’Hercule.
Je le vois sur l’Argo; déjà courbant leurs fronts,
Jason, Téphys, Idas de leurs gais avirons
Frappent les flots; mais lui, tenant la lyre, il chante.
Tous les monstres marins sur la mer qu’il enchante

Montent, heurtant leurs flancs vermeils et se pressant
Pour suivre le vaisseau rapide en bondissant;
Et cherchant le héros avec un doux murmure,
Le vent caressant fait voler sa chevelure.
Puis je le vois, plus tard, soumettant à sa voix

L’âpre désert, vainqueur des antres et des bois;
Car, ô Déesse, alors sur les monts du Rhodope
Ou sur le sombre Hémus que la nue enveloppe,
Attirés par ses chants, pins, yeuses, cyprès,
Les arbres pour venir l’écouter de plus près

Déchiraient follement en leurs fureurs divines
La terre qui tenait captives leurs racines;
Et, sans songer à fuir leurs souffles arrogants
Restant pour l’écouter dans les noirs ouragans,
La colombe des cieux laissait tomber sa plume

Sur le flot irrité du torrent blanc d’écume;
Les aigles oubliaient de prendre leur essor;
La tigresse tournait une prunelle d’or
Vers ses regards voilés par ses longues paupières,
Et sa voix éveillait des âmes dans les pierres.

Temps quatre fois heureux où des vers ont changé
Une arène infertile en Éden ombragé!
þAu haut de la colline, une plaine déserte
Et sans ombre, étalait son tapis d’herbe verte.
Sitôt que le poëte issu du sang des Dieux

Y vint, et que la corde aux sons mélodieux
Résonna sous ses doigts, alors l’ombre prochaine
Accourut. Ni ton arbre, ô Chaon! ni le chêne
Touffu ne manqua, ni le frêne meurtrier,
Ni l’érable qui saigne et le chaste laurier.

Puis le tilleul ami, l’héliade pleureuse,
Les tendres noisetiers et la tremblante yeuse
Groupèrent leurs rameaux près du sapin sans noeuds
Et du hêtre, étonnés de trouver auprès d’eux
Le saule et le lotus amants des blondes rives;

Puis le myrte léger, le buis aux teintes vives
Qui bravent tous les deux le souffle des hivers,
Et, le figuier poreux qui s’orne de fruits verts,
Et le mûrier portant sa récolte sanglante,
Et le prix immortel d’une victoire lente,

La palme. Vous aussi vous vîntes, enlaçant
L’ormeau, lierre aux cent mains, la vigne en l’embrassant!
Et près de vous le pin, dont la tête se mêle
Aux blancheurs de la nue, arbre aimé de Cybèle
Depuis que son écorce emprisonna la chair

Du bel Attis, et prit l’enfant qui lui fut cher;
Enfin, suivant aussi le charme qui le guide,
Le cyprès, des forêts mouvante pyramide,
Arbre aujourd’hui, jadis ami du dieu changeant
Dont la cithare est d’or et dont l’arc est d’argent.

La Voie lactée, poème de Théodore de Banville – poetica.fr

Banville, Théodore de

Enciclopedie on line

Banvillebãvìl›, Théodore de. – Poeta (Moulins-sur-Allier 1823 – Parigi 1891). Come Th. Gautier, di cui si considerava discepolo, seguì la poetica dell'”arte per l’arte”, compiacendosi di raffinatezze stilistiche, e riportando in onore la ballata e il rondeau, alla maniera di F. Villon e di Ch. d’Orléans, o rifacendosi all’antichità greca, sempre con un suo ideale di bellezza e di perfezione tecnica. Notevole fu quindi la sua influenza sul formarsi della poetica parnassiana, e di quella simbolista. Pubblicò numerose raccolte di versi: Les cariatides (1842); Les stalactites (1846); Odelettes (1856); Odes funambulesques (1857); Améthystes (1862); Les exilés (1867); Idylles prussiennes (1871); Nous tous (1884); Dans la fournaise: dernières poésies (postuma, 1892). Scrisse anche un Petit traité de poésie française (1872), alcune commedie, di cui si citano Gringoire (1866) e Florise (1870), e infine Scènes de la vie (prose narrative, 1888) e Petites études (impressioni e ricordi, 1890).

http://www.treccani.it/enciclopedia/theodore-de-banville/

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