Une édition critique de “Ferrements”, poèmes d’Aimé Césaire
Publié le 29/11/2012 à 16H14, mis à jour le 10/12/2012 à 15H16
Du fond d’un pays de silence
Nocturne d’une nostalgie
rôdeuse
oh rôdeuse
à petits pas de cicatrice mal fermée
à petites pauses d’oiseau inquiet
sur un dos de zébu
nuit sac et ressac
à petits glissements de boutre
à petites saccades de pirogue
sous ma noire traction à petits pas d’une goutte de lait
sac voleur de cave
ressac voleur d’enfant
à petite lampe de marais
ainsi toute nuit toute nuit
des côtes d’Assinie des côtes d’Assinie
le courant ramène sommaire
toujours
et très violent
La roue
La roue est la plus belle découverte de l’homme et la seule
il y a le soleil qui tourne
il y a la terre qui tourne
il y a ton visage qui tourne sur l’essieu de ton cou quand
tu pleures
mais vous minutes n’ enroulerez-vous pas sur la bobine à
vivre
le sang lapé
l’art de souffrir aiguisé comme des moignons d’arbre par
les couteaux de l’hiver
la biche saoule de ne pas boire
qui me pose sur la margelle inattendue ton
visage de goélette démâtée
ton visage
comme un village endorm
i au fond d’un lac
et qui renaît au jour de l’herbe et de l’année
germe
Aimé Césaire
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