Manif Roms : 700 personnes et des libertaires ciblés et arrêtés par les flics

Manif Roms : 700 personnes et des libertaires ciblés et arrêtés par les flics

Publié le 15 septembre

Maj le 16 septembre

4 compléments d’info

Ce samedi 15 septembre, environ 700 personnes ont répondu à l’appel à manifester contre les expulsions de Roms récurrentes depuis l’arrivée au pouvoir du PS. La manifestation au départ de la place Antonin Poncet se déroulait sans encombre en direction de la préfecture, jusqu’à ce que la police se mette, sans raison apparente, à cibler et arrêter des manifestants, connus pour leur engagement libertaire, en fin de cortège.
Compte rendu en photo de la manifestation et des arrestations.

Mise à jour 18h : la délé­ga­tion reçue par la pré­fec­ture a décidé de ne quit­ter les lieux, comme les mani­fes­tants, qu’une fois tous les arrêté-e-s libéré-e-s. La pré­fec­ture promet la libé­ra­tion de la deuxième per­sonne, qui n’est pour autant pas encore sortie

MaJ 18h20 : La deuxième per­sonne empri­son­née vient d’être rela­chée !

Le chan­ge­ment c’est main­te­nant ! Assurément le rythme des expul­sions de Roms sur l’agglo­mé­ra­tion lyon­naise n’a jamais été aussi impor­tant, à l’instar de ce qui se déroule dans le reste du pays. Pour pro­tes­ter contre cette hypo­cri­sie d’une gauche qui mène la même poli­ti­que raciste que ces pré­dé­ces­seurs de droite, près de 700 per­son­nes mani­fes­taient ce samedi à Lyon, dont de nom­breux Roms ayant subi expul­sion sur expul­sion ces der­niè­res semai­nes.

Derrière la ban­de­role de tête « Non aux expul­sions des Roms, des solu­tions main­te­nant » se trou­vaient un cor­tège hété­ro­clite, allant des écologistes (pour­tant lié à la poli­ti­que du parti socia­liste) à l’extrême gauche et aux liber­tai­res. L’ambiance est bon enfant, comme sou­vent sur ce type de mani­fes­ta­tion.

Alors que la mani­fes­ta­tion remonte le cours de la Liberté, plu­sieurs poli­ciers inter­pel­lent sans raison appa­rente un mani­fes­tant, par­ti­ci­pant à la ligne de fond de la manif, et l’embar­que. Une deuxième per­sonne, pré­sente à côté, s’écarte rapi­de­ment avant d’être rat­tra­pée par les flics, qui l’arrê­tent aussi. Les mani­fes­tants n’ayant majo­ri­tai­re­ment rien vu de cette arres­ta­tion, la mani­fes­ta­tion conti­nue alors que l’infor­ma­tion des arres­ta­tions se dif­fuse. Les deux mani­fes­tants arrê­tés sont connus pour leur enga­ge­ment liber­taire.

Quelques mètres après que la mani­fes­ta­tion ait tourné sur la rue de la Part-Dieu pour rejoin­dre l’avenue de Saxe, deux poli­ciers s’appro­chent et ten­tent d’inter­pel­ler une autre per­sonne pré­sente en fin de cor­tège avec un dra­peau de Sud Éducation. Les per­son­nes alen­tour réa­gis­sent, se rap­pro­chent des flics alors que d’autres appel­lent le reste de la mani­fes­ta­tion à venir empê­cher l’arres­ta­tion. Les flics, débor­dés, relâ­chent le cama­rade qui s’avère être connu également pour son mili­tan­tisme anar­chiste, en plus de son affi­lia­tion syn­di­cale.

La moitié du cor­tège rebrousse chemin alors que la partie plus « ins­ti­tu­tion­nelle » (Les Verts, LDH, etc.) conti­nue comme si de rien n’était. S’ensuit une bonne demi-heure de face à face avec la police, sous les slo­gans « libé­rez nos cama­ra­des » relan­cés régu­liè­re­ment par la foule. Les coups de fil aux avo­cats immé­dia­te­ment pré­ve­nus nous appren­dront que la pre­mière arres­ta­tion a été moti­vée par le dra­peau noir porté par le mani­fes­tant, que la police iden­ti­fie à une arme (quand bien même ces mêmes dra­peaux sont de chaque mani­fes­ta­tion à Lyon depuis des années). Aucun motif d’inculpa­tion n’est donné pour la deuxième arres­ta­tion et pour la ten­ta­tive d’arres­ta­tion rue de la Part-Dieu. Le seul cri­tère semble donc être l’appar­te­nance des arrêté-e-s au mou­ve­ment liber­taire lyon­nais.

Après avoir un temps encer­clé le cor­tège, la police finit par quit­ter les lieux, et les mani­fes­tants rejoi­gnent la pré­fec­ture, où le croi­se­ment entre l’avenue de Saxe et la rue Servient est bloqué par les mani­fes­tants. La trai­trise d’une partie de la « gauche » est alors expli­cite : les Verts quitte sim­ple­ment la mani­fes­ta­tion, tandis qu’une Catherine Tourier (RESF), igno­ble, expli­que à qui veut l’enten­dre et sous les huées que c’est « bien fait pour eux » les arrê­tés n’étant que des « délin­quants », oubliant au pas­sage que face aux fafs, ce sont tou­jours eux qui lui ont sauvé la mise.

La droite expulse,
la gauche expulse,
A bas, à bas,
le racisme d’Etat !

Les slo­gans fus­ti­geant la police comme la poli­ti­que raciste du nou­veau gou­ver­ne­ment s’enchai­nent parmi les cen­tai­nes de per­son­nes encore pré­sen­tes. La pre­mière per­sonne arrê­tée est fina­le­ment relâ­chée, avec un rappel à la loi sur le port de ce dra­peau noir dont le manche eut le mal­heur de ne pas être en plas­ti­que. La deuxième per­sonne arrê­tée est par contre conduite du com­mis­sa­riat du deuxième au com­mis­sa­riat cen­tral, à Marius Berliet, sans qu’on sache le motif de l’inculpa­tion à l’heure d’écriture de cet arti­cle (délit de fuite est un temps évoqué, sans qu’on puisse en être sûr).

PS ou UMP, même combat, l’Etat raciste, on n’en veut pas !

La jour­née aura bien montré la déter­mi­na­tion face à l’hypo­cri­sie d’une partie de la gauche, qui mène une poli­ti­que raciste, hypo­crite et visi­ble­ment répres­sive, la même hypo­cri­sie se retrou­vant mal­heu­reu­se­ment jusqu’au cœur de la mani­fes­ta­tion, où les sociaux-trai­tres auront vite montré quel peu de cas ils fai­saient de la soli­da­rité.

La lutte pour les Roms ne s’arrê­tera pas là, pas plus que celle contre la répres­sion poli­cière.

Qu’il expulse ou qu’il enferme, à bas l’État poli­cier et raciste !

lire aussi :
Après l’ingé­rence huma­ni­taire, la France invente l’expul­sion huma­ni­taire (Rebellyon.info)
A St Priest, encore une expul­sion et près de 120 roms à la rue (Rebellyon.info)
Le 63 rue Montesquieu expulsé (Rebellyon.info)
Expulsion de Roms : « Valls fait place nette avant sa venue à Lyon » (Rue89Lyon)
Sous Hollande comme sous Sarkosy : la chasse aux Rroms est ouverte ! (Tract de la CGA Lyon pour la mani­fes­ta­tion)

et d’autres retour sur la mani­fes­ta­tion :
Manif contre les expul­sions de Roms : deux inter­pel­la­tions (Rue89Lyon)
Une manif’ et des divi­sions (Free-Landz)

P.-S.

Les informations sur la suite des évènements (rassemblement de soutien ou -on l’espère- libération de notre camarade) seront mis en ligne sur Rebellyon. De même vos témoignages/informations sont comme d’habitude les bienvenus sous cet article.

http://rebellyon.info/Manif-Roms-700-personnes-et-des.html

Questa voce è stata pubblicata in carcere repressione, i rom e l'europa e contrassegnata con , . Contrassegna il permalink.