2 septembre 1915 Karl Liebknecht du fin fond d’une geôle :Prolétaires unissez-vous de nouveau! – Rosa, Karl i post

Il y a tout juste 100 ans, Karl Liebknecht s’adressait le 2 septembre 1915 aux délégués à la Conférence de Zimmerwald, du fin fond d’une geôle. En contre-point à Rosa Luxemburg.                      Registre de la prison de Luckau

Chers Camarades!

Pardonnez ces quelques lignes rapides. Je suis enfermé, ligoté par le militarisme. Aussi ne puis-je venir vers vous. Mais mon coeur, mon cerveau, tout mon être est avec vous.

Vous avez deux tâches importantes à remplir. L’une difficile, celle du devoir rigoureux, et une tâche sacrée, celle de l’enthousiasme et de l’espoir.

Règlement de compte, impitoyable règlement de compte avec les déserteurs et les transfuges de l’Internationale en Allemagne, en Angleterre, en France et ailleurs.

Information réciproque, encouragement à ceux qui sont restés fidèles au drapeau, qui sont résolus à ne pas reculer devant l’impérialisme international, même au prix du sacrifice de leur vie. Et mettre de l’ordre dans les rangs de ceux qui sont décidés à persévérer et à se battre, solidement ancrés sur le terrain du socialisme international.

Formuler brièvement les principes de notre attitude à l’égard de la guerre mondiale, en tant que cas particulier de notre attitude à l’égard de la société capitaliste. Brièvement, du moins je l’espère. Car ici nous sommes et nous devons être tous d’accord.

De ces principes, il s’agit avant de tirer les conséquences pratiques. Impitoyablement, pour tous les pays!

Guerre civile, non paix civile! Solidarité internationale du prolétariat contre la collaboration pseudo-nationale, pseudo-patriotique, des classes, lutte de classe internationale pour la paix, pour la révolution socialiste. Comment nous devons lutter, c’est ce qu’il faut établir. Ce n’est qu’en collaboration étroite en nous appuyant les uns sur les autres, qu’on peut obtenir le maximum de forces et de succès.

Les amis de chaque pays tiennent dans leurs mains les espoirs des amis de tous les autres pays. Vous, avant tout, socialistes français et socialistes allemands, êtes les uns pour les autres votre propre destin. Amis français, je vous en conjure, ne vous laissez pas séduire par le mot d’ordre de l’unité nationale – contre cela vous êtes préservés! – mais non plus par celui, tout aussi dangereux, de l’unité du parti. Tout refus de ce mot d’ordre, toute manifestation de votre opposition à la politique gouvernementale, toute affirmation hardie du principe de la lutte de classe, de votre solidarité avec nous, en faveur de la volonté de paix du prolétariat, renforce notre esprit combatif, décuple notre force, notre volonté d’agir dans le même sens en Allemagne, pour le prolétariat mondial, pour sa libération des chaines du capitalisme, mais aussi de celles du tsarisme, du kaisérisme, du junkérisme, du militarisme, non moins international ; de lutter en Allemagne pour la libération politique et sociale du peuple allemand, contre la politique de conquêtes territoriales de l’impérialisme allemand, pour une paix rapide sans annexions ni violences, une paix qui rendra à la maheureuse Belgique la liberté et l’indépendance et la France au peuple français.

Frères français ! Nous connaissons les conditions particulières de votre situation tragique et souffrons avez vous comme avec la masse torturée, martyrisée de tous les peuples. Votre malheur est le nôtre, comme nous savons que notre douleur est la vôtre. Que notre combat soit votre combat. Aidez-nous, comme nous vous promettons de vous aider.

La nouvelle Internationale naîtra, sur les ruines de l’ancienne, elle naîtra sur des bases nouvelles, plus solides. Amis socialistes de tous les pays, vous avez aujourd’hui à poser la première pièce de l’édifice de l’avenir. Prononcez une sentence impitoyable  contre les faux socialistes! Fouaillez impitoyablement les hésitants dans tous les pays, y compris ceux de l’Allemagne! La grandeur du but vous élèvera au-dessus des étroitesses et des mesquineries de l’heure présente, au-dessus de la misère de ces temps effroyables!

Vive la paix entre les peuples ! Vive l’antimilitarisme! Vive le socialisme révolutionnaire international, libérateur des peuples!

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous de nouveau!

Karl Liebknecht

Traduction issue de la revue Partisans consacrée à Rosa Luxemburg décembre / janvier 1969, P 116 / 117 .

Autre traduction  https://www.marxists.org/francais/liebknec/1915/zimmerw.htm

http://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/2015/09/karl-liebknecht-le-2-septembre-2015-lettre-adressee-pour-la-la-conference-de-zimmerwald-en-contre-point-a-rosa-luxemburg.html

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