« Dormir Cent ans » de Pauline Bureau

« Dormir Cent ans »
de Pauline Bureau

Du 14 juin au 2 juillet 2016

Une réussite

Notre avis : UNE Réussite
-sélection juin 2016-

Histoire sensible d’un passage. Pauline Bureau raconte les peurs, la solitude, les désirs de l’adolescence comme une errance nocturne d’où se fait jour le courage de la connaissance de soi.


“Ma tête voudrait pleurer mais mon corps n’y arrive pas.


La pièce en bref

Aurore, telle une Belle dormant cent ans jusqu’au baiser du réveil, compte chaque pas, chaque mot dans une phrase. Elle photographie chaque partie de son corps, scrute un changement qu’elle peine à comprendre. Aurore se demande comment sa langue et celle d’un garçon s’accorderont. Elle aime danser, rêver. Ses parents l’agacent et lui manquent terriblement lorsqu’ils la livrent à une solitude désarmante. Elle souffle seule les bougies de son gâteau d’anniversaire à la lumière d’une veilleuse en forme de lapin (l’un des clins d’œil astucieux à Alice en quête de merveilles). Aurore va avoir 13 ans. Théo sillonne les rues sur son skate. Pour déjouer l’absence d’un père qui l’exhorte à devenir un homme, il s’éclate avec son super héros, sa grenouille imaginaire. Il lui confie ses traversées en solitaire de la cour de récréation d’un nouveau collège. Le crapaud s’assume, a arrêté de croire que les lèvres d’une princesse le transformeraient, joue le coach parfait pour Théo blotti sur le canapé. Théo a 13 ans. Aurore et Théo se rejoignent dans leurs rêves.

Le texte de Pauline Bureau traduit les violents contrastes de l’adolescence où se bousculent repli sur soi et éveil des sens, solitude et découverte du monde. La scénographie d’Yves Kuperberg recourt opportunément au mapping, projection d’images vidéos pour un décor protéiforme et mouvant. Dans notre monde d’images où l’enfant naît avec le virtuel, ce spectacle dit la force toujours vive du rêve, le chemin pour rencontrer l’autre et soi. Devenir fort et oser pleurer. Tout ce que l’on a appris à l’école ne sert à rien pour découvrir que la nuit appartient aux amoureux. La grenouille imaginaire, sur les accords de guitare électro du lapin, murmure de sa voix grave et douce : because the night belongs to the lovers.

http://www.les5pieces.com/dormir-cent-ans-pauline-bureau-theatre-paris-villette


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