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Belgique. Les Wallons, leurs grèves sauvages et leurs rêves fous d’insurrection

Publié le 27/05/2016 – 14:44

A mesure que la colère monte contre la politique d’austérité du gouvernement belge, les moyens d’action se multiplient. Mais une fracture se dessine entre syndicalistes flamands, plus modérés, et wallons, plus déterminés. Pour De Standaard, cette division dessert le mouvement

Au vu des grèves dans les prisons et les chemins de fer, il était déjà clair que la propension à faire grève était bien plus grande dans le sud du pays que dans le nord”, observe le journal flamand De Standaard.

Lancée le 25 avril dans tout le pays, la grève des gardiens de prison – qui dénoncent le plan d’économies du gouvernement et l’état déplorable de plusieurs établissements – a rapidement pris fin en Flandre (le nord du pays), mais se poursuit depuis désormais plus d’un mois en Wallonie et à Bruxelles (le sud, francophone).

Désormais, avec les grèves spontanées qui ont émergé dans le rail côté wallon et pas côté flamand, l’appel à “la fin du gouvernement” et à la “grève continue” à partir du 31 mai, “il semble que cette ligne de fracture divise également le syndicat du secteur public”, d’inspiration socialiste, entre ses branches flamande (ACOD) et wallonne (CGSP).

Et pour le quotidien de centre droit, cette division et ces grèves “politiques” risquent de faire du tort au mouvement syndical.

Les militants sur les lieux de travail wallons croient soudain de nouveau à l’héroïsme de l’occupation des rues, tandis que les leaders syndicaux flamands regardent bouche bée les rêves fous qui animent les Wallons, ceux d’une insurrection qui, au besoin, fera tomber le gouvernement.”

Pourquoi le mouvement prend-il plus dans le sud du pays ?

En Belgique francophone, on observe l’effet inspirateur des grèves dures en France. Mais aussi le manque de légitimité politique du gouvernement fédéral, qui durcit encore la confrontation.”

Car, comme le rappelle De Standaard, le gouvernement belge, de droite et centre droit, est une coalition de nombreux partis (comme toujours en Belgique) et a très peu d’appuis côté francophone (plus pauvre et plus à gauche). Le Mouvement réformateur (MR, dont est issu le Premier ministre Charles Michel) est le seul parti francophone et il “représente même pas un quart des électeurs francophones” dans les derniers sondages.

http://www.courrierinternational.com/article/belgique-les-wallons-leurs-greves-sauvages-et-leurs-reves-fous-dinsurrection

 

Un pays divisé entre Wallons et Flamands

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Un pays divisé
 
La Belgique est coupée en deux entre Wallons au sud et Flamands au nord
 

Il existe trois communautés culturelles et linguistiques en Belgique : les Flamands, majoritaires, les Wallons qui parlent français et la communauté germanophone, minoritaire.

Le français, langue de l’aristocratie

En 1830, date de son indépendance, la Belgique se divise alors en deux entités géographiques et culturelles distinctes. Pour la partie wallonne au sud, l’indépendance est l’occasion d’une séparation avec les Flandres, au nord. A la création du nouvel Etat, le français, alors langue des élites et de l’aristocratie, devient langue officielle et entraîne la vexation progressive d’élus flamands préoccupés de l’avenir de leur langue (ce n’est d’ailleurs qu’en 1930 que la première université en langue flamande est construite). Un “mouvement flamand” se construit alors en réaction à cette situation. Un antagonisme latent se creuse au long du XIXe siècle entre les deux communautés principales du pays.

Une séparation linguistique et économique

Cette séparation devient autant linguistique qu’économique. Le commerce international qui se développe à la fin du XIXe siècle profite aux Flandres et à ses ports (Zeebruge par exemple) alors que la Wallonie, dont l’économie était avant tout bâtie sur les industries lourdes et l’exploitation du charbon, est durement touchée par les conséquences de la crise de 1929. D’autre part, entre les deux guerres mondiales, des épisodes isolés accroissent le fossé entre les deux communautés. A partir de 1930, le gouvernement central décide ainsi d’instaurer l’emploi exclusif du néerlandais en Flandres et du français en Wallonie dans l’administration et les écoles.

La “Question royale”

La scission linguistique et économique dérive progressivement vers la sphère politique. Dans l’entre-deux-guerres, des mouvements extremistes séparatistes commencent à apparaître, comme le Rexisme wallon de Léon Degrelle et le Front Partij Flamand. Après la Seconde Guerre mondiale, c’est la “Question Royale” qui coupe la Belgique en deux. Tandis que les Flamands sont favorables au retour sur le trône du roi Léopold III, les Wallons s’y opposent. Cette fracture au sujet de l’identité du monarque provoque de violentes émeutes en Wallonie, calmées par l’abdication de Léopold III en faveur de son fils Baudoin Ier.

http://www.linternaute.com/histoire/magazine/magazine/dossier/histoire-belgique/wallons-flamands.shtml

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