Palestine: une usine Coca-Cola s’installe à Gaza

Palestine: une usine Coca-Cola s’installe à Gaza

Par Nicolas Ropert
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La canette de 250 ml devrait coûter 1 sheikel, soit 25 centimes d’euros à Gaza. REUTERS/Benoit Tessier/FilesGLOBAL

Une usine Coca-Cola va ouvrir dans les semaines qui viennent à Gaza. Plusieurs milliers d’emplois seront créés, annoncent les entrepreneurs palestiniens derrière ce projet. Une petite respiration dans la bande de Gaza très touchée par le chômage. La canette de 250 ml devrait coûter 1 sheikel, soit 25 centimes d’euros. Certains Gazaouïs s’inquiètent toutefois de la provenance de l’eau, dont l’usine aura besoin en grande quantité.

De notre correspondant à Ramallah,

L’idée a germé dans la tête de Zahi Khouri, le directeur de société nationale de boissons palestinienne. C’est lui qui dirige la filiale locale de Coca-Cola en Cisjordanie. Après avoir développé trois usines à Ramallah, Jéricho et Tulkarem, il s’est dit : pourquoi pas à Gaza ? Le projet a vu le jour sur le papier au début de l’année 2014, mais la guerre qui a frappé l’enclave palestinienne à l’été 2014 a ralenti considérablement ce rêve.

Difficile en effet de construire une usine alors qu’il manque de tout à Gaza : matériaux de construction, ciment, acier. Israël, qui impose un blocus sur la bande de terre depuis 2007, ne laisse passer qu’en toutes petites quantités ces marchandises, qui pourraient être utilisées par les mouvements armés pour construire des tunnels. Mais en tout début d’année, la nouvelle est confirmée : l’ouverture est prévue pour les semaines qui viennent. il n’y pas de date encore pour l’inauguration mais les bâtiments sont construits, les premiers personnels embauchés.

Des emplois pour les gazaouis

Selon la société américaine, près de 1 000 emplois seront crées. Une très bonne nouvelle, dans une région où le chômage est l’un des plus élevés au monde, avec quasiment une personne sur deux sans emploi fixe. Coca-Cola a annoncé 1 000 emplois directs, mais si l’on prend en compte les emplois indirects dans la livraison notamment, on atteindra 3 000 nouveaux jobs.

Mais l’impact pourrait être encore supérieur : si ce projet fonctionne, cela pourrait donner des idées à d’autres investisseurs palestiniens ou étrangers. Autre bénéfice, le prix de la boisson sucrée la plus consommée au monde sera réduit. La canette de 250 ml devrait coûter 1 sheikel, soit 25 centimes d’euros. C’est plus du double aujourd’hui à Gaza pour des boissons importées d’Israël ou de Cisjordanie.

Le problème de l’eau nécessaire à la fabrication du Coca

Certains Gazaouïs ont soulevé deux problèmes majeurs. Le premier est le plus difficile à résoudre : où trouver l’eau utile à la production de la boisson gazeuse ? A Gaza, environ 95 % de l’eau que l’on trouve n’est pas potable. La population se lave par exemple avec l’eau salée puisée directement dans la mer sans processus de désalinisation. Certains habitants s’inquiètent que l’usine Coca-Cola ne puise dans les réserves, déjà menacées, présentes dans les nappes phréatiques de l’enclave palestinienne. Sur ce point-là, c’est le grand flou.

Autre interrogation : est-ce que ce projet est pérenne ? En six ans, trois guerres ont éclaté à Gaza entre le Hamas et Israël. Ces dernières semaines, les rumeurs d’un nouvel affrontement en préparation s’étalaient dans la presse israélienne. Les plus optimistes se rassurent en rappelant que Pepsi et 7 Up sont déjà installés à Gaza. La première a été lancée en 1997, la seconde a été mise en fonctionnement en 1962.

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