On est vivants par Carmen Castillo, acteurs inconnus: Documentaire

 


On est vivants

Date de sortie    29 avril 2015 (1h43min)

Réalisé par       Carmen Castillo

Avec acteurs inconnus

Genre       Documentaire

Nationalité       Français , belge

De quoi est fait l’engagement politique aujourd’hui ?
Est-il encore possible d’infléchir le cours fatal du monde ?
C’est avec ces questions, dans un dialogue à la fois intime et politique avec son ami Daniel Bensaïd, philosophe et militant récemment disparu, que Carmen Castillo entreprend un voyage qui la mène vers ceux qui ont décidé de ne plus accepter le monde qu’on leur propose. Des sans domiciles de Paris aux sans terres brésiliens, des zapatistes mexicains aux quartiers nord de Marseille, des geurriers de l’eau boliviens aux syndicalistes de Saint Nazaire, les visages rencontrés dans ce chemin dessinent ensemble un portrait de l’engagement aujourd’hui, fait d’espoirs partagés, de rêves intimes, mais aussi de découragements et de défaites. Comme Daniel, ils disent: “L’histoire n’est pas écrite d’avance, c’est nous qui la faisons“.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=235405.html

Il faut lutter, au moins pour s’épargner la honte de ne pas avoir essayé”

Carmen Castillo consacre un film à Daniel Bensaïd, l’indéboulonnable philosophe de la Ligue Communiste Révolutionnaire, mort il y a 5 ans.

Le philosophe et militant trotskiste Daniel Bensaïd est mort il y a cinq ans et c’est un film qui vient réveiller sa voix. Sorti en salles mercredi 29 avril, «On est vivants», réalisé par la cinéaste d’origine chilienne Carmen Castillo, est un portrait de l’engagement politique au XXIème siècle, de plusieurs luttes actuelles, des sans-terre brésiliens aux militants des quartiers nord de Marseille, en passant par les guerriers de l’eau boliviens, les syndicalistes de Saint-Nazaire et les zapatistes mexicains. Chaque séquence est accompagnée par des conversations avec Bensaïd ou des textes de lui, lus en voix off.

Membre indéboulonnable de la direction de la Ligue communiste révolutionnaire, Daniel Bensaïd (1946-2010) n’était pas seulement un penseur marxiste. C’était aussi un grand lecteur de Benjamin, à qui il emprunta le concept de «messianisme» pour le marier au marxisme, ou encore l’idée de mélancolie, dont il fera l’un de ses grands livres, «le Pari mélancolique». C’était aussi un passionné de Jeanne d’Arc, sur laquelle il écrivit «Jeanne, de guerre lasse».

Dans le film de Carmen Castillo, on apprend par exemple que ses parents tenaient un café dans la périphérie de Toulouse, où la cellule locale du parti communiste tenait ses réunions. Chez lui, la politique est une affaire de sensibilité autant que de raison: «Il faut lutter, au moins pour s’épargner la honte de ne pas avoir essayé, écrivit-il. Le doute porte sur la possibilité de parvenir à changer le cours du monde, mais non sur la nécessité de le tenter…»

Carmen Castillo, collaboratrice d’Allende avant le coup d’Etat de 1973 et figure emblématique de la lutte contre le régime Pinochet, était une amie proche de Bensaïd depuis plusieurs décennies. C’est de la lutte, encore et toujours, que parlent les extraits de Bensaïd qu’elle a choisis pour son film. A les entendre, on a tous envie de les noter. En voici trois:

Depuis les années 80, le capital semble devenir l’horizon indépassable de tous les temps. L’histoire menace de disparaître dans la désolation de l’éternité marchande.
Extrait d’«Une lente impatience»
Pourtant, en tant que mode de régulation dominant, le capitalisme n’existe que depuis 3 ou 4 siècles. Pourquoi ce mode de production serait-il plus éternel que d’autres ? Il n’est pas concevable qu’il représente le terminus où tout le monde descend pour s’installer dans une sorte d’éternité marchande. Le capital n’est pas le dernier mot de l’aventure humaine.
Extrait d’«Eloge de la résistance à l’air du temps»
Gamin, la lecture de «la Guerre du feu», dans la collection illustrée «Rouge et or», me passionnait. Je suivais le cœur battant les efforts de Noah et de ses frêles compagnons pour protéger l’étincelle et conserver la flamme. Sauver ce qui aurait pu, et pourrait encore, se perdre, c’est un peu notre guerre du feu. Sur ce chemin, le plus grave n’est pas la défaite reconnue, puisqu’il est de glorieuses défaites plus belles, plus commémorées que n’importe quel triomphe. Le plus grave, ce sont les défaites de l’intérieur, par abandon, par déception et désenchantement, par reniement et trahison, les défaites sans combat qui sont d’abord et surtout des débâcles morales.
Extrait d’«Une lente impatience»

Eric Aeschimann

http://bibliobs.nouvelobs.com/de-l-ecrit-a-l-ecran/20150504.OBS8398/il-faut-lutter-pour-s-epargner-la-honte-de-ne-pas-avoir-essaye.html

Une radicalité joyeusement mélancolique ..

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