Analyse anthropologique du film Les Statues Meurent Aussi

Analyse anthropologique du film Les Statues Meurent Aussi

  1. Du conte merveilleux au pamphlet anticolonialiste
    1. L’intonation de la voix
    2. Le montage dialectique
    3. Limites éthiques d’un montage hypnotique
  2. Le regard en jeu
    1. Le regard comme mémoire
    2. Le regard « miroir » des préjugés occidentaux
    3. L’exhortation à une autre vision du monde
    4. L’art comme le garant de la mémoire
    5. Limites de la démarche
  3. L’interdépendance entre une civilisation et son art : une question de vie ou de mort
    1. La dénonciation de la dégradation de l’art africain par le colonialisme
    2. La limite d’une approche rousseauiste
    3. L’imposition forcée d’une culture sur une autre
    4. L’art comme lutte contre la mort d’une civilisation

Les Statues Meurent Aussi est un court métrage documentaire, co-réalisé en 1953 par Alain Resnais, pour le montage, et Chris Marker, pour l’écriture du discours. Malgré la censure, le film obtient en 1954 le prix Jean Vigo. Le film a été réalisé à la demande d’une revue d’intellectuels africains militants, Présence Africaine. Conçu au départ comme un film sur l’Art Nègre, le film évolue vers un propos anticolonialiste, dénonçant l’« ethnocide culturel » . Nous allons donc voir, en quoi et comment le film nous parle du monde, en ce que par la progression d’un conte merveilleux à un pamphlet anticolonialiste, le film renvoie au spectateur occidental son propre regard, et dévoile l’importance de l’art et de la mémoire dans la survie d’une culture, par l’exemple de la dégradation de la culture africaine opérée par la colonisation.

[…] En fait, la première spécificité de cet art que les réalisateurs exposent de façon un peu générale, n’est justement pas une spécificité : montrant à l’image des statues appuie-tête ou cuillère, il prétend que l’originalité de cet art est que l’utile et l’artistique sont liés, à la différence de l’art occidental : “Nous connaissons un art où l’ornement des objets utiles, appuie-tête, et la beauté inutile de la statue tiennent à deux ordres différents. Ici, cette différence tombe quand nous regardons de près.” Marker reprend ce préjugé selon lequel l’art n’a pas d’utilité pratique ni religieuse, en occident du moins. […]

[…] En outre, dans le film, l’art s’avère le garant de la mémoire et la possibilité de pérennisation d’une culture. En effet, chez Resnais, c’est la connaissance et la mémoire qui sont le garant de la perpétuité d’une civilisation comme on pourra également le comprendre dans un autre documentaire sur la Bibliothèque Nationale, Toute la mémoire du monde. On retrouve cette idée dans Le Banquet de Platon : L’oubli réside dans le fait qu’une connaissance s’en va, alors que la recherche, en cherchant à produire un souvenir nouveau qui remplace celui qui s’en était allé, sauvegarde la connaissance en faisant qu’elle paraît rester la même. […]

[…] On nous montre des statues sous une lumière esthétisante sur fond noir, prise frontalement en plan moyen, avec une musique continue et élancée, mettant en valeur les statues. Mais à un moment, il se produit un décrochage : avec la musique de percussions graves et fortes, Resnais nous montre les statues sous d’autres aspects : les yeux globuleux repris plusieurs fois en gros plan, la bouche dentée en gros plan aussi, ces plans étant montés de façon rapide et sous des angles différents, violentant le regard du spectateur. […]

[…] Par ailleurs, Resnais nous incite à nous intéresser à l’art africain à condition de bien garder la distance par rapport à nos préjugés d’occidentaux, mais aussi par rapport à nos affects personnels : nous pouvons bien prendre sa lumière pour un sourire ou même son huile pour une larme, et nous émouvoir, à condition de bien savoir que ces images nous ignorent, qu’elles sont d’un autre monde, que nous n’avons rien à faire dans ces conciliabules d’ancêtres qui ne sont pas les nôtres Par là, Resnais incite le spectateur à prendre une attitude par rapport à l’œuvre africaine qui s’assimile à l’attitude que le spectateur devrait avoir devant chaque œuvre d’art. Le moindre des respects à avoir devant une œuvre (et là on peut inclure les films d’art), c’est de ne pas se projeter naïvement dans celle-ci, de ne pas y voir ses propres affects, mais de tenter de comprendre ce qu’elle veut nous dire. […]

[…] Malgré la censure, le film obtient en 1954 le prix Jean Vigo. Le film a été réalisé à la demande d’une revue d’intellectuels africains militants, Présence africaine. Conçu au départ comme un film sur l’Art Nègre, le film évolue vers un propos anticolonialiste, dénonçant l’« ethnocide culturel Nous allons donc voir, en quoi et comment le film nous parle du monde, en ce que par la progression d’un conte merveilleux à un pamphlet anticolonialiste, le film renvoie au spectateur occidental son propre regard, et dévoile l’importance de l’art et de la mémoire dans la survie d’une culture, par l’exemple de la dégradation de la culture africaine opérée par la colonisation. […]

http://www.oboulo.com/arts-et-media/cinema/dissertation/analyse-anthropologique-film-statues-meurent-aussi-53992.html

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