sens et portee des donations au clerge traditionnel bamileke au regard des sources egypto nubiennes

Particolare del sarcofago di Ankhekhonsu, sacerdote di Amon a Tebe, X-IX sec. a.C.

sens et portee des donations au clerge traditionnel bamileke au regard des sources egypto nubiennes

par Jules Bernard Gankem
Universite de Yaounde 1 – DEA en histoire 2006

 

Universite de Yaounde 1

Dans la categorie: Histoire

 

Faculté des Arts, Lettres Faculty of Arts, Letters et Sciences Humaines and Social Sciences

SENS ET PORTEE DES DONATIONS AU CLERGE TRADITIONNEL BAMILEKE AU REGARD DES SOURCES EGYPTO NUBIENNES

Mémoire présenté et soutenu en vue de l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies(DEA) en Histoire, option Egyptologie.

Par

By

Jules Bernard Gankem

Maître en Histoire

Sous la direction du

Dr. Pierre Oum Ndigi

Historien, Egyptologue, Chargé de Cours.

Année académique 2005-2006

INTRODUCTION GENERALE

Le présent projet de thèse qui s’intitule  «Sens et portée des donations au clergé traditionnel bamiléké au regard des sources égypto-nubiennes» tente de ressortir les significations et les conséquences des donations au clergé traditionnel bamiléké au regard des sources égypto-nubiennes. Il s’agit de mettre en évidence la place et le rôle des sources égypto nubiennes dans le sens et la portée des donations au clergé traditionnel Bamiléké.

En effet, durant l’antiquité pharaonique, les égypto-nubiens octroyaient déjà à leur clergé traditionnel les donations.

En ce qui concerne la présentation du mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A.), la méthodologie en vigueur au département d’Histoire de l’Université de Yaoundé I exige deux parties.

La première partie de ce travail est consacrée à la présentation du projet de recherche. Cette partie comprend les rubriques suivantes : les raisons du choix du thème, l’intérêt du sujet, la délimitation du sujet, la problématique, l’état de la question, la méthodologie de travail, l’analyse des sources, les résultats escomptés, le plan provisoire de la thèse, les sources et les références bibliographiques ainsi que le chronogramme.

La deuxième partie quant à elle est consacrée à la rédaction d’un chapitre du plan général. Dans le cas d’espèce, notre choix s’est porté sur le premier chapitre intitulé : «De l’ancienneté et de la continuité d’un clergé égyto-nubien et bamiléké»

La réalisation de ce travail n’a pas été une sinécure. Au sempiternel problème financier, s’est greffé celui de la disponibilité des documents et des personnes ressources. Toutes ces difficultés ont indéniablement eu une incidence sur la qualité de cette étude que les diverses critiques, observations et suggestions vont permettre de parfaire.

PREMIERE PARTIE : PROJET DE THESE DE DOCTORAT Ph. D.

Choix du thème : motivations et intérêt du sujet

Le choix d’un thème de recherche est toujours exercice délicat obéissant à des motivations et à un intérêt avérés.

Motivations

En novembre 2004, après avoir soutenu en Maîtrise le mémoire intitulé «Les donations au clergé traditionnel Bamiléké : un cas patent de parenté culturelle avec l’Egypte pharaonique », mémoire dirigé par le Dr Pierre Oum Ndigi, nous avons jugé opportun du fait des documents déjà recensés par nous, d’approfondir cette notion de «donations» en D.E.A. et en thèse mais cette fois-ci, dans une perspective de recherche des sens et portée de ces donations au clergé traditionnel bamiléké au regard des sources égypto-nubiennes

Intérêt du sujet

L’intérêt de la recherche c’est l’utilité du sujet. Nous posons cet intérêt avant tout dans une perspective éthique, politique et académique. En fait nous ambitionnons de relier le passé de l’Afrique à son présent ; nous voulons montrer que l’Egypte pharaonique appartient à l’Afrique1(*), qu’elle fait partie de l’âme nègre2(*). Il s’agit en fait pour nous de détruire un préjugé colonial3(*), ceci en fondant nos propos sur des sources directes, égypto-nubiennes et bamiléké .

Clarification des concepts et délimitation du sujet

Afin de mieux cerner l’orientation de l’étude envisagée, il importe de procéder à une définition des termes clés ainsi qu’à une délimitation spatiale et temporelle du sujet.

Notons que, étymologiquement, sens vient du latin sensus qui signifie  «action, manière de sentir, sentiment, pensée, signification». C’est ce dernier aspect que nous avons retenu pour notre recherche.

Le nom «portée» étymologiquement, vient du latin portare qui signifie «poussée, étendue» . Le mot «donation»  issu du latin donatio indique tout don à titre gratuit, tout acte qui constate le don. Les donations dans notre étude signifient tout don à titre gratuit, toutes les offrandes de natures diverses notamment financière, manufacturée, animale, végétale, orale, dont a bénéficié le clergé traditionnel égypto-nubien d’une part et dont bénéficie encore le clergé traditionnel bamiléké d’autre part. Le nom «clergé » vient du latin, clericatus, de clericus et signifie le corps des clercs ou des ecclésiastiques d’une Eglise, d’un pays ,d’une ville. Le mot «clerc»d’étymologie grecque kleros signifie la part d’héritage, et évoque des hommes consacrés à Dieu pour des fonctions religieuses(La part de Dieu au sein du peuple). Aussi, «clergé traditionnel bamiléké» pourrait faire penser aux ministres du culte exerçant au sein des religions révélées contemporaines notamment le christianisme, le judaïsme, l’islam. Mais tel n’est pas le cas parce qu’il existe une religion traditionnelle bamiléké, et même égypto-nubienne, très ancienne, qui comporte, elle aussi, ses ministres du culte et ses prêtres qui dirigeaient les rituels religieux bien avant l’arrivée des religions dites révélées précitées.

Le mot «traditionnel» est un adjectif issu du nom féminin «tradition» qui vient du latin traditio, de traditum, supin de tradere  «remettre» . Parler de clergé traditionnel c’est parler des doctrines ou des pratiques religieuses ou morales transmises de siècle en siècle par les membres du clergé égypto-nubien et bamiléké, originellement par la parole ou l’exemple, mais pouvant par la suite être consignées dans un texte écrit4(*). En outre, les sources égypto-nubiennes sont des vestiges parvenus jusqu’à nous grâce à l’archéologie, la linguistique et d’autres travaux d’éminents hommes de sciences qui se sont intéressés à l’antiquité africaine5(*) depuis le temps du roi unificateur de l’Egypte Narmer en – 3200 jusqu’en – 332 à l’invasion grecque. Du côté bamiléké, les sources iconographiques sont les photos prises par Monsieur Mehem Jacques(en août 2000, à Bapa, dans l’Ouest du Cameroun.) au cours d’une cérémonie dite de la chaise ou Tchoué Kouoh6(*). Nous avons aussi pris certaines photos récemment, notamment celles de la maison de dieu, et de la maison des crânes. Du côté égypto-nubien, nos illustrations sont tirées des figures de plusieurs documents d’auteurs africains et européens traitant de l’Egypte ancienne7(*).

I- Etat de la question

Il ressort de nos lectures pour la mise sur pied de cette étude les travaux sur les institutions tant en pays bamiléké qu’en Egypte pharaonique. Thomas Louis Vincent et Luneau René  se sont intéressés aux religions d’Afrique noire notamment en traçant les grandes lignes fondamentales puis en précisant le sens de l’oralité négro-africaine et ont enfin dégagé les modalités de la prière traditionnelle en Afrique noire. Pour eux , la religion africaine se présente tout d’abord comme une ordination de puissance avec au sommet l’être suprême ayant abandonné tout pouvoir à un moniteur céleste. Ils reconnaissent que cette religion africaine a ses prêtres « les théologiens », les initiés, distincts de l’homme non averti8(*) . Aussi donnent-ils le sens du sacrifice en Afrique, à savoir  «assurer un circuit de forces mystiques à travers l’autel, par l’intermédiaire de la victime, ce qui permet aux génies de se nourrir de l’âme de l’objet consacré».9(*)

Toutefois, il reste déplorable que ces auteurs qualifient les religions négro-africaines comme étant essentiellement ésotériques10(*). Heureusement que quelques pages plus loin ils reconnaissent l’aspect malheureusement lacunaire de leurs connaissances en matière de philosophie religieuse africaine11(*). Nous avons ensuite les travaux de Théophile Obenga sur les peuples dits bantu. Dans un souci d’exhumation de l’identité cléricale de la religion des Bantu, Obenga expose la multifonction alité du prêtre bantu dit Nganga, présenté d’après le dictionnaire kongo de Laman(1936) comme étant , un homme instruit, un expert , savant, habile à faire des recherches, à découvrir, à inventer quelque chose12(*) . Par ailleurs , Obenga atteste l’ancienneté de l’existence des Nganga qui, selon lui, fondent la civilisation en Afrique noire, depuis la haute antiquité africaine, depuis l’Egypte des pharaons. Le nganga a donc été, des millénaires durant, le témoin de la lutte des hommes pour être et vivre, devant la lumière du soleil13(*)

Pierre Harter, médecin français en Afrique depuis les années 1950 a été dès 1970 fasciné par les arts d’Afrique. Aussi a t-il produit un ouvrage sur le Cameroun intitulé Arts anciens du Cameroun ; ouvrage dans lequel les objets d’art sont présentés avant tout comme étant des objets rituels utilisés en particulier par les prêtre traditionnel bamiléké. Celui-ci se distingue des autres hommes par les cheveux longs… et par son habitation qui est une case isolée à l’écart du village14(*). Se basant sur leur technique de travail, P.Harter distingue chez les Bamiléké d’une part les prêtres qui procèdent par oracle, les kamsi et d’autre part ceux qui utilisent diverses techniques avec des accessoires les nga-ka .Dominique Valbelle situe l’usage des oracles en Egypte dans la période suivant le révolution d’Akhenaton, ceci pour faire face à la carence des juges royaux15(*). Il rejoint Harter en ce sens que les oracles les plus authentiques étaient rendus par la statue du Dieu elle même16(*)

Adolf Erman et Erman Ranke, co-auteurs de la civilisation Egyptienne (1980) y présentent l’activité des prêtres égyptiens,  le prêtre roi qui chasse l’injustice et établit un régime d’ordre 17(*), le prêtre de famille nourrissant  les esprits de ses aïeuls 18(*),tous les jours des aliments et des boissons, tout ceci pour obtenir auprès des dieux l’éternité:  je te donne des années jusque dans l’éternité19(*). Alors que tous ces traits rappellent l’Afrique noire, nos auteurs ne mentionnent nulle part cette possibilité, ce qui prouve qu’ils apprécient ces phénomènes d’après une attitude religieuse 20(*).Bien plus D.Valbelle (1998), met en exergue les échanges existant entre les temples royaux et les temples du Dieu solaire. S’appuyant sur les sources écrites, notamment  les textes de pyramides, les sources archéologiques telles que  les statues royales faisant l’objet de donation et la statue divine21(*), ainsi que sur les sources iconographiques telles que «l’image du fondateur idéal » , il montre comment le roi s’appuie sur l’aristocratie provinciale pour déifier son pouvoir. Cette interprétation nous semble très simpliste, voire réductrice de la réalité du pouvoir politique en Egypte qui loin d’être élitiste était plutôt la résultante d’un consensus ayant pris en compte les intérêts aussi bien du petit paysan que du grand noble ; tous ayant pour souci l’application du principe divin qu’est la maât définie par J.Assman comme étant le principe même de la cohésion sociale22(*)

En outre, nous avons le classique traitant du clergé égyptien ancien notamment, Les prêtres de l’Egypte ancienne(1962) de Serge Sauneron. Son intérêt est capital pour notre travail dans la mesure où nous pouvons déjà y appréhender les faits attestant l’ancienneté et la continuité23(*) du clergé égyptien ancien en particulier, et où Sauneron évoque l’aspect de donation à ce clergé particulier. Dans le même ordre d’idées, les relations égypto-nubiennes24(*) sont évoquées dans son ouvrage constituant de ce fait un document de référence pour notre travail. Toutefois, l’auteur ne se limite pas à l’éloge du clergé égyptien ancien ; il use aussi de la méthode critique et expose de ce fait la mauvaise vie de certains prêtres. Néanmoins, recourant à l’objectivité, il identifie la racine de ce mal dans le recrutement anarchique de certains prêtres. Il écrit à ce propos :

Pour être objectif, il faut reconnaître que la prêtrise égyptienne, ouverte trop largement et surtout soumise à un mode de recrutement trop anarchique, pouvait accueillir un nombre appréciable de ratés ou de profiteurs sans grande valeur humaine…Il faut aussi admettre que la majorité des desservants du culte étaient d’honnêtes et consciencieux exécutants, sans grand génie peut-être mais au moins fidèles à leur tache et sans doute convaincu s de sa grandeur25(*)

Par ailleurs, il a été impératif pour nous de consulter des ouvrages spécialisés sur les Bamiléké. C’est ainsi que, le livre d’Enock Katte Kwayeb intitulé Les institutions de droit public en Pays Bamiléké(1960) nous a intéressé à plus d’un titre.

D’abord, il convient de rappeler que lorsque cet ouvrage paraît, son auteur occupe déjà des fonctions de commandement en pays bamiléké : il est inspecteur général de l’administration et préfet du département de la Ménoua.

Cet ouvrage a le mérite d’être le compte rendu des institutions traditionnelles bamiléké dont la compréhension ici est facilitée par le rapprochement avec celles, semblables, de type occidental : ainsi, les walas sont comparés aux secrétaires d’Etat. Cependant, notre auteur nous laisse quelque peu déçu parce qu’il laisse transparaître son pessimisme quant à la lutte pour le rétablissement intégral des institutions traditionnelles; pour lui, il s’agit là d’une aspiration purement mystique. Cette catégorisation de Kwayeb est dénoncée par ailleurs par Fouomena, Professeur d’Anthropologie à l’université de Dschang au sujet de la succession d’un chef de lignage en pays bamiléké.

Il y a aussi la thèse d’Emmanuel Ghomsi , «Les Bamiléké du Cameroun, Essai d’Etudes historiques des origines à 1920» (1972), qui atteste l’existence d’un clergé traditionnel chez les Bamiléké ayant aussi ses prêtres : les kamsi26(*), les prêtres de famille ou dzodie, il y évoque aussi l’origine égyptienne des bamiléké27(*).

Pour ce qui est des articles , dans « l’éloge de l’ «ethnophilosophie » » de Meinrad P. Hebga , ce prêtre jésuite s’inscrit en faux contre les philosophes européens et leurs disciples africains qui s’évertuent à condamner la religion de nos ancêtres28(*). Il voit en cela de la part de ces Africains,  un racisme à rebours de nègres contre leurs congénères dans un effort peut-être inconscient pour capter la bienveillance de l’autre 29(*) .

Dans un autre article intitulé  «plaidoyer pour les logiques d’Afrique noire », il reprend A. Gides, E. Mounier, et J.P. Sartre qui valorisent la culture nègre, culture qui est appelée, disent ils, à enrichir ses soeurs occidentales30(*).

Et, l’égyptologue camerounais Pierre Oum Ndigi dans un article intitulé « égyptologie, langues et philosophie africaines » propose pour cet enrichissement des cultures occidentales, le recours à l’égyptologie parce que le pays des pharaons fut incontestablement le berceau des arts et des sciences ; et le flambeau du vieux monde ;  ceci étant d’après Meinrad Hebga, une vérité qu’on ne peut plus comme au temps de Hegel occulter par une phraséologie idéologique et méprisante.

II- Problématique

Notre sujet soulève un certain nombre de problèmes notamment : l’existence d’un clergé traditionnel pré-colonial31(*) en Afrique, la question des sources et leur validité pour l’historiographie africaine32(*), la question des sens, ou des significations et la portée ou les résultats des donations que les Egypto-nubiens octroyaient à leur clergé et que les Bamiléké continuent à octroyer au leur33(*). Dans tous ces problèmes, transparaît notre question de recherche ; les donations au clergé traditionnel en pays bamiléké ont-elles les mêmes éléments de base, constituent-elles la même unité de civilisation qui s’est étendue de la vallée du Nil il y a plus de 5 000 ans jusque dans les Hauts Plateaux de l’Ouest du Cameroun? En fait, dans notre thèse, la préoccupation majeure est de montrer, de développer, d’analyser, de critiquer d’abord le sens politique, économique, social, religieux, éthique et juridique ensuite leur portée ; ceci au regard, ou en comparaison avec les sources pharaoniques égypto-nubiennes.

Méthodologie

Comment mener à bien cette étude ? C’est en ces termes que se pose de toute évidence la question de la méthode qui sous- tend les analyses. Pour M. Grawitz, les problèmes de méthodes donnent une réponse à la question du comment34(*).

Au sens le plus large, la méthode est l’ensemble des opérations intellectuelles qui permettent d’analyser, de comprendre et d’expliquer la réalité étudiée35(*). En dépit de la pluralité des acceptions de ce concept, le choix de toute méthode ne saurait être arbitraire car ce choix conditionne autant le travail scientifique que la méthode éclaire et détermine la recherche. Notre étude est donc menée dans une perspective comparative, marquée par la confrontation des sources égypto-nubiennes et bamiléké, pour y rechercher des points de convergence, des analogies. Nous allons donc procéder à une étude thématique comparée et interdisciplinaire. En plus de l’histoire, nous aurons recours à la linguistique, l’archéologie, entre autres. Ce travail est une analyse critique qui tourne autour de huit chapitres comparant tour à tour les clergés, les sources, les sens, les portées des donations chez les égypto-nubiennes d’une part et chez les Bamiléké d’autre part.

Localisation et analyse des types de sources

L’objet ici est de déterminer les divers centres de documentation qui ont été visités et d’énumérer la nature des sources à utiliser pour ce travail. Pour ce qui est des sources, elles sont de plusieurs ordres : écrites, orales, iconographiques, archéologiques et linguistiques.

Les sources écrites

Les sources écrites comprennent les ouvrages, les articles de revues, les thèses, les mémoires et les journaux. Ces documents se trouvent dans les centres de documentation à travers le pays : C’est le cas de la Bibliothèque Centrale de l’Université de Yaoundé I, la Bibliothèque du Cercle d’Histoire-Géographie, Socio-psycho, anthropo-Philosophie de l’Université de Yaoundé I, la bibliothèque du CEDICREA, la bibliothèque du Département d’Histoire de l’Université de Yaoundé I, du Centre Culturel Français, la bibliothèque Privée du Professeur Fouomena de l’Université de Dschang, des bibliothèques de l’Université catholique d’Afrique centrale d’Ekounou et de Nkolbison et de la faculté de théologie protestante de Djoungolo, la bibliothèque du père Meinrad Hebga de l’aumônerie de Melen, les archives nationales de Buéa et Yaoundé ; ainsi que ceux de la bibliothèque personnelle de notre Directeur de mémoire le Dr Pierre Oum Ndigi et de son collègue le Dr Nissire Sarr. Sans oublier les bibliothèques des amis bienveillants. Nous aurons aussi à visiter les centres de documentation en Europe, Soudan et en Egypte.

2-Les sources orales

Les sources orales vont consister en des entretiens avec des personnalités ayant une connaissance du sujet ou des témoins des faits cultuels. Il s’agit des Prêtres traditionnels bamiléké, des initiées à la tradition bamiléké, des enseignants, des ménagères, des commerçants ayant à un moment séjourné chez les bamiléké.

Les sources orales dont l’importance est avérée dans les travaux de cette nature vont permettre de compléter, et de vérifier certaines données contenues dans les ouvrages, les articles, les mémoires et les journaux.

3-Les sources iconographiques

Les sources iconographiques comprennent les images de photographie, les peintures murales qui se trouvent sur des vestiges égypto nubiens et bamiléké.

4-Les sources archéologiques

Ce sont les objets d’art qui se trouvent actuellement dans les chefferies et les marchés bamiléké. Elles concernent aussi des objets d’art égypto-nubiens qui se sont retrouvés dans les musées d’Europe et d’Amérique.

Les sources archéologiques dans la mesure où elles ne peuvent être acquises par nous, seront photographiées pour devenir ainsi des sources iconographiques.

Résultats escomptés

Au terme de cette étude, l’on doit être à même de saisir les sens et la portée des donations au clergé traditionnel bamiléké au regard des sources égypto-nubiennes. Il s’agit de pouvoir dégager les éléments de base qui attestent la même unité de civilisation qui s’est étendue de la vallée du Nil il y a plus de 5000 ans jusque dans les Hauts Plateaux de l’Ouest du Cameroun.

Ce travail doit pouvoir en outre constituer une base heuristique dans l’entreprise d’exhumation de l’identité religieuse africaine ceci d’autant plus que le monde actuel subit les contre-coups des guerres entre les religions dites révélées.

Plan provisoire

Le plan provisoire dans ce projet est purement indicatif. Il est par conséquent susceptible de subir des modifications ultérieures. Ce plan comprend une introduction générale, huit chapitres, une conclusion générale, des annexes et les sources et références bibliographiques.

Chapitre premier : De l’ancienneté et de la continuité d’un clergé traditionnel égypto-bamiléké

I- La mauvaise interprétation des sources ou la négation de l’existence d’un clergé traditionnel égypto- bamiléké

I- Dénominations et attributions communes des membres du clergé chez les égyptiens anciens et chez les Bamiléké

1- Dénominations et attributions des prêtres égyptiens

1-1 Le pharaon, un prêtre-roi

1-2 Les prêtres serviteurs du Dieu

1-3 Les prêtres funéraires Sem

1-4 Les prêtres lecteurs ou Kheriheb

1-5 Le bas clergé constitué des prêtres dits purifiés, oueb, des prêtres pastophores, des prêtes sacrificateurs, et des prêtes interprètes des songes

1-6 Les spécialistes que sont les prêtres stolistes, les prêtes hiérogrammates, les prêtes horaires ou horologues, les prêtes horoscopes et les prêtes chantres et musiciennes

1-7 Les auxiliaires et les hôtes occasionnels du corps sacerdotal

2- Dénominations et attributions des prêtres bamiléké

2-1 Le prêtre de famille

2-2 Le prêtre du Dieu suprême Si, les Kamsi

2 -3 Les prêtres- professionnels NganKang

2-4 Les prêtres royaux (Sop, Kuipo, Tafo, Mafo, Nkon, Njuikam, Nkem,Wambo ,Wantuo, Mekam ,Fo, Wala.)

II- Quelques éléments de primauté du clergé égypto- bamiléké par rapport au clergé occidental chrétien

1- L’ancienneté du clergé égypto- bamiléké

2- La continuité clergé égypto- bamiléké

Chapitre deuxième  : Les contextes favorables d’émergence des sources égypto nubiennes et bamiléké

A- Le contexte naturel

I- Le contexte naturel égypto-nubien

II- Sources et milieu naturel égypto-nubien

III- Le contexte naturel bamiléké

IV- Sources et milieu naturel bamiléké

B- Le contexte surnaturel

I- Le contexte surnaturel égypto-nubien

1- Le Dieu suprême égypto-nubien

2- Les dieux secondaires égypto nubiens

3- Sources et contexte surnaturel égypto nubien

II- Le contexte surnaturel bamiléké

1- Le Dieu suprême bamiléké

2- Les dieux secondaires bamiléké

3- Sources et contexte surnaturel bamiléké

C- Le contexte humain et éthique égypto nubien et bamiléké de création des sources

I- De la solidarité entre les hommes et les dieux égypto nubiens et Bamiléké

II- La maîtrise de soi : une éthique de vie égypto nubienne et Bamiléké

III- La maîtrise de la parole : une seconde éthique de vie égypto nubienne et Bamiléké

Chapitre troisième  : Les sources égypto nubiennes

I- Les sources iconographiques

II- Les sources écrites

III- Les sources archéologiques

IV- Les sources linguistiques

Chapitre quatrième : Les sources bamiéké

I- Les sources iconographiques

II- Les sources écrites

Chapitre cinquième: Sens politique, économique et social des donations au clergé chez les égyptiens anciens et chez les bamiléké.

I- Sens politique

1- Centralisation et consolidation des pouvoirs du chef, le Prêtres roi

2- Démocratisation des institutions politiques

3- Division de la chefferie en quartiers

II- Sens économique

1- Assurer la survie collective

2- Exploitation modérée des ressources disponibles

3- Assurer l’épanouissement physique et psychique de l’individu

III- Sens social

1- Entretien de l’humanisme

2- Consolidation de l’ataraxie sociale

Chapitre sixième : Sens religieux, éthique et juridique des donations au clergé chez les égyptiens anciens et chez les bamiléké.

I- Sens religieux

1- Recherche de la vie éternelle

2- Réinsertion sociale des donateurs et donataires

II- Sens humain et éthique

1- Socialisation du donateur

2- Application de la Maât

III- Sens juridique

1- Réparation des préjudices

2- Codification sociale

Chapitre septième  : Portée politique économique et sociale des donations au clergé chez les égyptiens anciens et chez les bamiléké.

I- Portée politique

1- Discipline des administrés

2- Efficacité de la machine administrative

3- Déification du chef Bamiléké

II- Portée économique

1- Une économique pluridimensionnelle

2- Une économie au service de Dieu

III- Portée sociale

1- Développement de la sagesse

2- Rapports horizontaux entre la noblesse et les masses populaires

Chapitre huitième : Portée religieuse, éthique et juridique des donations au clergé chez les égyptiens anciens et chez les bamiléké.

I- Portée religieuse

1- Solidarité entre Dieu et les hommes

2- Liberté de culte

II- Portée éthique

1- Expansion de la Maât

2- Tolérance envers l’univers

III- Portée juridique

1- Traitement rapide des litiges

2- Consolidation de la justice terrestre et céleste

Conclusion générale

Sources et références bibliographiques

Annexes

III- CHRONOGRAMME

Nature de l’opération

Durée

période

Exploitation des documents disponibles dans les centres de documentations du Cameroun, d’Europe, d’Egypte et du Soudan

12 mois

Décembre 2005 à décembre 2006
Evaluation de l’ensemble des informations recueillies et consultations du directeur

6 mois

Janvier 2007 à juin 2007
Recherches complémentaires plus entretiens avec les personnes ressources

4 mois

Juin 2007 à octobre 2007
Evaluation de l’ensemble des informations recueillies et consultation du directeur

2 mois

Novembre 2007 à décembre 2007
Phase de la rédaction, présentation de la première mouture au directeur

5 mois

Janvier 2008 à mai 2008
Lecture de la première mouture et correction par le directeur

3 mois

Juin 2008 à août 2008
Phase de correction et présentation de la deuxième mouture au directeur

2 mois

Septembre 2008 à octobres 2008
Correction systématique et finale puis présentation du travail au directeur pour validation

3 mois

Novembre 2008 à janvier 2009
Dépôt de la thèse 2009
Autorisation de soutenance
Soutenance

IV- Sources et références bibliographiques

A. Les sources égyptiennes

i. Ouvrages

Aldred Cyril, De Cenival Jean Louis, Desono Fernand, Les pharaons, les temps des pyramides : De la préhistoire aux Hyksos (1500 avant J.C.).

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4- Dictionnaires et encyclopédies

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DEUXIEME PARTIE : CHAPITRE REDIGE

DE L’ANCIENNETE ET DE LA CONTINUITE D’UN CLERGE TRADITIONNEL EGYPTIEN ANCIEN ET BAMILEKE.

Chapitre premier :

De l’ancienneté et de la continuité d’un clergé traditionnel égyptien ancien et bamiléké.

Ainsi s’intitule le chapitre premier de notre Thèse de Doctorat Ph.D.N.R : la raison en est que pour nous le clergé traditionnel bamiléké en particulier et négro-Africain en général présente fort curieusement des analogies tant au niveau organique qu’au niveau fonctionnel avec le clergé traditionnel de l’Egypte ancienne. Il va sans dire que cette vérité ne fait pas l’unanimité au sein des africanistes de divers horizons. Cette discordance trouve son fondement même au niveau du champ de la réflexion philosophique devenant par là même un débat interposé entre philosophes notamment au sujet de l’existence ou non d’une philosophie africaine.

Une affirmation de celle-ci attesterait du coup la validité d’un clergé traditionnel digne de ce nom ; par contre, l’inexistence de celle-ci supposerait aussi une négation d’un clergé traditionnel africain. Pourtant, au vu de l’évolution de la science historique notamment ces dernières décennies, il va sans dire que la négation de l’existence d’un clergé traditionnel africain et par ricochet d’une philosophie africaine serait plutôt le fait d’une mauvaise interprétation des sources, une interprétation motivée par des intérêts partisans.

I. La mauvaise interprétation des sources ou la négation de l’existence d’un clergé traditionnel égypto- bamiléké

Il faut remonter très loin dans l’histoire pour s’imprégner réellement de la négation d’une philosophie égypto africaine. En effet, de 30 B.C. à 395 A.D., l’Egypte était alors annexée par Rome. En 394 A.D., Théodose Le Grand proscrivait «le culte païen » et imposait le christianisme comme religion officielle. Bien entendu, le  «culte païen»  était celui pratiqué par les prêtres de la religion traditionnelle égyptienne. La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie et le martèlement des inscriptions hiéroglyphiques à cette même époque sonnent le glas de la religion égyptienne qui va alors sombrer dans l’oubli pendant un peu plus de quatorze siècles. Ce n’est qu’à la faveur de l’expédition de Napoléon en Egypte qu’un officier du Génie Bouchard du nom de Pierre François Xavier découvre un fragment du décret du Clergé de Memplis appelé communément Pierre de Rosette. Cette pierre était un décret du clergé de Memphis en reconnaissance du Roi Ptolémée V Epiphane datant de 196 B.C. notamment pour ses faveurs au clergé en l’occurrence pour l’entretien des temples et aussi pour ses faveurs au peuple en l’occurrence la remise des taxes en période de disette. C’est ce décret royal inscrit sur du basalte, notamment son déchiffrement qui va permettre l’exhumation progressive de la pensée, de la religion traditionnelle de l’Egypte pharaonique. Ceci à la faveur du déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion en 182236(*). En 1824, le même Champollion publie son Précis de système hiéroglyphique qui comporte des éléments de grammaire. Il travaille aussi sur un dictionnaire publié à titre posthume par son frère en 1832. A partir de cette date, publications et contre publications vont alors animer l’étude de cette Egypte ressuscitée par Champollion. Les problèmes débattus concernent presque tous les domaines de la science notamment la philosophie, la religion, l’eschatologie37(*), la linguistique, la thanatologie, la chirurgie, l’art, l’agriculture, la climatologie …

C’est dans cette mouvance que vont se démarquer certains individus dont le seul credo est la négation de quelque valeur que ce soit en Egypte surtout pour ce qui est de la pensée, et de la religion d’autant plus que cette dernière s’accommodait avec la religion des Négro africains contemporains tant au niveau de la forme qu’au niveau du fond. Au nombre de ces pourfendeurs d’une philosophie egypto africaine, l’on peut reconnaître des esclavagistes, des scientistes, des colons, des missionnaires, des philosophes européens et certains de leurs disciples africains.

Il faut le rappeler que déjà, bien avant la découverte de Champollion, les esclavagistes notamment de la période de la traite négrière transatlantique, s’étaient approprié les bras de leurs esclaves, de leur force physique pour les rudes travaux indispensables à l’exploitation de l’Amérique. Mais cela ne leur avait pas suffit parce que plus tard, ils vont interdire à ces esclaves de pratiquer leur religion d’essence africaine dans les plantations d’Amérique.

En mars 1865, le statut des esclaves est édicté dans le code noir et il y est stipulé que les esclaves devaient le plus tôt possible être instruits et baptisés dans la religion catholique et il leur était désormais interdit de participer à toute cérémonie non-conforme aux canons de leur nouvelle religion38(*). Tout contrevenant à cette loi était accusé d’hérésie, y compris ceux des maîtres qui seraient tolérants vis-à-vis de leurs esclaves. Il s’agissait en fait pour le Code Noir d’éviter tout regroupement d’esclaves de maîtres différents quelle que soit la circonstance, quel que soit le temps39(*).

Ces restrictions atténuèrent considérablement les pratiques religieuses d’essence africaine qui néanmoins vont continuer à évoluer dans la clandestinité. Les esclaves n’avaient plus que leurs danses religieuses pour évoquer la patrie africaine. Ces danses étaient pour eux toute la « guinée ». Possédés par leurs anciens dieux, ils pouvaient pour un court instant, se sentir libres. Là où ils dansaient, ils se trouvaient ensemble et tout proches de l’Afrique … La religion devint culte secret, tout adepte un conjuré, la réunion clandestine un noyau de résistance40(*).

Ainsi, les esclaves noirs n’avaient jamais baissé les bras malgré la rudesse de leur condition de vie ; la poursuite de leur religion dans la clandestinité fut pour eux source de courage, d’endurance et de ténacité notamment dans la lutte d’indépendance qui les opposa à Haïti contre l’empereur Napoléon Bonaparte41(*). Le culte africain et les dieux d’Afrique leur avaient permis par le biais du sacrifice de venir à bout d’une armée européenne bien équipée et entraînée, et de remporter malgré de nombreuses défaites la victoire finale42(*).

Après l’esclavagisme, c’est le scientisme, la croyance à la toute puissance de la science qui, partant d’Europe considérait les actes religieux des Africains comme étant des actes dénués de raison, de logique, dénués de cartésianisme. Ce qui a fait dire à Meinrad P. Hebga que ces européens entendent habituellement par irrationnel ce qui n’est pas selon eux assimilable par la raison dite universelle par exemple « les croyances primitives et superstitieuses »43(*). Le Père jésuite constate à ce propos que l’Occident, travaillé depuis des décades par la psychanalyse freudienne et l’exégèse démythologisante de Bultmann, et en général par un scientisme doublé d’un technologisme délirant, veut se persuader qu’il ne croit plus au démon, et qu’il faut bannir à tout jamais une superstition digne des seules peuplades primitives d’Afrique et d’Asie, ou encore d’Amérique Latine. Mais la recrudescence du satanisme et la prolifération des sectes et autres églises de Satan avec leur cortège de sabats et de messes noires, dans les pays développés ne sont précisément pas des indices d’une victoire des lumières sur l’obscurantisme mystico religieux.44(*) C’est pourquoi de nos jours, la prétention du savant à une objectivité rigoureuse et parfaite fut une douce illusion qu’entretenait le scientisme naïf jusqu’aux dernières années45(*).

C’est pour cela que le sociologue Henri Laborit s’était pour sa part inscrit en faux contre la prétention des cartésiens vrais ou prétendus, de savoir où finit le rationnel et où commence l’irrationnel. Il écrivait :

Opposer rationnel et irrationnel nous paraît particulièrement absurde, car nous ne jugeons irrationnel que ce dont nous ignorons encore les lois… l’univers de notre ignorance est effroyable, comparé à la plage étroite de nos connaissances. L’irrationnel puisse dans cet univers sans fin … l’irrationnel ne paraît riche que de rationalité potentielle, et la raison n’est pas une chose, mais une fonction liée à la structure du cerveau humain, fonction qui se transforme avec les connaissances qu’elle traite 46(*)

Ainsi, le scientisme se présente beaucoup plus comme une idéologie eurocentriste que comme une idéologie de la science pure. Encore que celle ci n’existe réellement pas si l’on s’en tient aux propos du sociologue Henri Laborit qui à l’irrationnel préfère plutôt parler de l’ignorance, ignorance de l’autre dont son rationnel ne m’est pas connu. Au lieu de rechercher la rationalité de la religion africaine, ces « scientistes » condamnaient à tue tête une vision du monde différente de la leur. Ce qui est même très inquiétant de leur part surtout du moment où depuis l’antiquité grecque des penseurs tels que Hérodote leur avait laissé en héritage leurs connaissances sur la relativité des valeurs.

Cette relativité des valeurs est mise de côté aussi bien par les missionnaires et philosophes européens que par leurs disciples acculturés.

En fait pour les missionnaires, les coutumes indigènes leur semblaient un amas confus d’abominations, d’inventions du diable, qu’il fallait extirper jusqu’au fondement pour installer à sa place l’édifice culturel préfabriqué au-delà des mers.47(*)

Cependant cette politique ne fut pas respectée par tous et certains cherchèrent à comprendre et même à concilier le christianisme aux coutumes indigènes. C’est le cas du Reverend Père Aupiais qui reconnaissait que chaque civilisation a sa valeur propre que le christianisme ne devait pas s’efforcer de la détruire, mais de la pénétrer, en développant les bonnes semences qui s’y trouvent ; en utilisant la psychologie des indigènes, en christianisant leurs cérémonies48(*).

Bien plus, dans la même visée, d’après le jésuite Meinrad P.Hebga, d’autres tels que le Père Placide Tempels soutinrent dans les années 1940, l’existence d’une ” philosophie Bantu”. En effet, Tempels soutenait que chez les bantu, l’être ou l’étant est essentiellement une force 1(*)4 , l’univers étant peuplé d’êtres forces, c’est à dire que les forces subsistent en elles-mêmes sous forme de plantes, d’animaux, d’hommes ou simplement des choses inanimées. Ces êtres forces étant aussi susceptibles d’accroissement ou de diminution mais toujours dans la ligne de leur nature dynamique. Bien plus, Tempels observait que c’est la conception de l’être comme force qui différencie l’ontologie bantu de celle statique d’Aristote et de ses disciples.

Les échos du livre de Tempels retentirent au Congo belge d’alors, en Belgique, en Hollande et en France ; la plupart des colons et missionnaires blancs s’indignaient que l’on pût prêter une pensée philosophique à des primitifs ignares et frustres, à des gens dont Levy Bruhl avait montré qu’ils étaient incapables de raisonnement logique1(*)5.

L’effort de Tempels d’avoir découvert une forme de pensée originale et intéressante fut reconnue par des intellectuels occidentaux tels que Bachelard, Gabriel Marcel, Louis Lavelle, Jean Wahl, Jean Paul Sartre, Albert Camus et bien d’autres1(*)6. En revanche, une telle prise de position heurta profondément un émigré belge, professeur à Lovanium : Franz Crahay. Il décocha à Tempels et à ses disciples indigènes, vrais ou supposés un article vengeur intitulé : « le décollage conceptuel, condition d’une philosophie bantu », article dans lequel il fustigeait pêle-mêle ceux qui lui paraissaient soutenir la thèse indéfendable selon lui de Placide Tempels. Le Français Henri Maurier, de son côté dans son ouvrage Philosophie de l’Afrique noire ne tarda pas à lui faire écho. Il s’avisa même de diviser les penseurs africains contemporains en deux groupes étanches : les bons ou disciples de Crahay et les mauvais ou imitateurs de Tempels.

En fait Maurier soutenait que la tradition africaine est un fidéisme1(*)7. La pensée occidentale un rationalisme1(*)8

Cette négation de l’activité philosophique en Afrique se poursuivit avec des philosophes africains tels que Eboussi Boulaga, Marcien Towa et Paul Hountondji.

Eboussi Boulaga dans son article intitulé «le Bantu problématique » taille en pièces le livre de Tempels : il dénonce la confusion dans la terminologie : les mots religion, philosophie, magie, ethnologie seraient employés indifféremment. Le franciscain1(*)9 qui se propose de dégager le système sous jacent aux actes et coutumes des Bantu, nous promet un modèle abstrait, une grille de lecture, un schéma structurel en fait : Il se perd dans la description ethnographique de quelques cas concrets, nous privant ainsi de l’universel abstrait qu’il avait énoncé. Selon Eboussi la méthode de Tempels pêche aussi contre la logique ; pétition de principe : il recourt à des faits pour  établir une hypothèse, laquelle est censée prouvée par les faits. La notion de force vitale est contradictoire et il est vain de vouloir établir une ontologie de la force. Enfin pour ce critique africain, la signification socio historique du livre de Tempels est claire. L’essai s’adresse aux Européens revêtus d’une mission civilisatrice ; son bantouisme est une médication efficace contre l’angoisse de l’échec de la colonisation. Il offre aux blancs une clef pour pénétrer l’âme nègre et la civiliser chrétiennement.

Plus tard, dans son livre La crise du Muntu, Eboussi prend à partie « l’  « ethnophilosophie »» qu’il traite de simple rhétorique, lui reprochant de se perdre dans l’analyse linguistique, l’ethnologie, la «pétition de tradition», la revendication de l’authenticité nègre, les particularismes ethnographiques et archéologiques qui nous isolent du grand courant de la pensée universelle, telle que l’exprime magistralement la logique formelle d’Aristote par exemple.

Dans la même lancée qu’Eboussi, Marcien Towa dans son essai sur laproblématique philosophique dans l’Afrique actuelle, tout en félicitant Franz Crahay d’avoir dénoncé «le projet de philosophie bantoue », regrette que le coopérant belge n’ait pas soupçonné « la dialectique profonde dont le projet d’une philosophie bantoue n’est qu’un moment. Ce projet est né précisément de la révolte contre l’affirmation de l’occidentalité essentielle et exclusive de la philosophie. Pour Towa, la philosophie africaine était malheureusement entrée dans le sillage de la négritude, mouvement de «l’exaltation de l’originalité et de la différence » (5)… ce qui n’est ni purement philosophique ni purement ethnologique, mais ethno philosophique ( 6).

Et, dans le même sens, Paul Hountondji, parlant du livre de Tempels dit qu’il s’agit d’un ouvrage d’ethnologie à prétention philosophique,ou plus simplement, si on nous permet ce néologisme, d’un ouvrage d’  « ethno-philosophie ».2(*)0

En réaction, ceux qu’on avait affublé du sobriquet d’ethnophilosophes tant européens qu’africains, se défendirent avec fermeté. Ils commencèrent par rejeter la thèse de Hountondji selon la quelle il ne saurait y avoir de philosophie qu’écrite. L’Ancien élève d’Althuser semblait oublier que Socrate n’avait laissé aucune ligne écrite, et qu’il n’y a pas de preuve qu’il ait lu et approuvé les propos qu’il attribue à Platon.

Il s’ensuit de cette présentation par Meinrad P. Hebga de ces philosophes africains que lui, il se posait par ce fait même en défenseur de  l’ « ethnophilosophie »  et il va répondre à ces «vrais philosophes » à travers son article intitulé «Eloge de l’ « ethnophilosophie ». Dans cet article, il essaie de comprendre ceux des africains qui soutiennent les détracteurs d’une philosophie africaine, il écrit à leur sujet.

C’est humain et tout à fait compréhensible que certains d’entre nous, fascinés par la splendeur éblouissante des uns, et honteux de leur propre appartenance à la zone d’obscurité et d’impuissance qui demeure le lot des autres, recourent au refoulement par la négation même des réalités ethniques, puis à l’identification à autrui, par l’appropriation de sa pensée réputée unique et universelle2(*)1

Cet essai de compréhension ne signifie pas adhésion à cette position. C’est pour cela qu’il condamne quelques lignes plus tard cette attitude, y dénonçant précisément la précipitation, l’amalgame paresseux, la schématisation simpliste, la superficialité, l’esprit partisan et chez les Africains, l’extraversion apologétique, c’est à dire le désir obsédant de prouver à l’autre idéalisé que tout le monde ne fait pas de la surenchère nègre2(*)2. Le prêtre Jésuite voit ici en cette attitude et à juste titre un exhibitionnisme d’une prétention au magistère philosophique ; en référence à une norme utopique, prétention assortie ou non d’indéfectibilité présumée vis à vis de la vérité2(*)3 .

Cette vérité est que ces Négro- Africains ou Européens qui se flattent de tisser la pure soie de la philosophie universelle supra ethnique2(*)4, font preuve d’ingratitude vis à vis de Tempels à qui ils doivent leur éveil philosophique car nombre de ces penseurs en Afrique se définissent en fonction de lui2(*)5 car l’ayant élevé à la position enviable de philosophe critiqué. Cherchant l’origine d’une telle attitude vis à vis de l’Afrique, le Père Meinrad Hebga remarque dans un autre article2(*)6 que c’est faute d’avoir pris le soin de replacer le discours égyptien antique dans son contexte culturel, dans son schéma pluriel du composé humain que des traducteurs, philosophes, égyptologues, idéologues occidentaux se sont mépris sur la portée du discours égyptien. A titre d’illustration, il cite Hegel qui écrit :

nous sommes surpris de voir, à côté de la stupidité africaine une intelligence qui réfléchit, des organisations parfaitement judicieuses de toutes les institutions et les oeuvres les plus étonnantes de l’art …De toute part, l’esprit égyptien s’est révélé comme enclos dans des caractères particuliers, comme ancré en ceux -ci en quelque sorte bestialement, mais aussi s’y mouvant dans une agitation sans fin 2(*)7

Il se dégage sans ambages de cet extrait de Hegel  un scepticisme de principe et une hostilité arrogante d’un certain courant eurocentriste plus imbu d’idéologie que de science ou encore moins de philosophie au sens Egypto-africain de sagesse 2(*)8.

Il ressort de ces analyses que la négation d’une philosophie africaine impliquait donc la négation de toutes ses institutions2(*)9 indigènes et même traditionnelles : négation de son écriture, de son culte, de sa pensée, de sa science, de son clergé… De nos jours, avec l’évolution de la science historique, il devient évident que ces négations étaient le fait d’une mauvaise interprétation des sources, ceci motivé par « un scepticisme de principe et une hostilité arrogante d’un certain courant eurocentriste plus imbu d’idéologie que de science ou encore moins de philosophie »3(*)0 vis à vis de l’Afrique, aire géographique indiscutable de la plus ancienne civilisation attestée du monde, dont la philosophie, la science et la culture sont encore d’actualité et « dont la modernité n’est pas de moindre des traits saillants».

Aussi, la vérité des sources atteste à ne point douter l’existence d’une philosophie donc d’une pensée africaine, d’une science, d’un clergé égypto-africain aux dénominations et attributions semblables.

II- Dénominations et attributions communes des membres du clergé chez les Egyptiens anciens et chez les Bamiléké de l’Ouest cameroun.

Du latin ecclés de clericatus, le clergé désigne de nos jours l’ensemble des ecclésiastiques d’une Eglise, d’un pays, d’une ville . Les prêtres d’une religion constituent les membres du clergé de cette religion. Donc, un prêtre est un ministre du culte, un homme exerçant des fonctions religieuses dans une société quelconque. De ce fait, ces définitions n’ont pas limité cette notion de clergé ni dans le temps, ni dans l’espace. Aussi la recherche de l’existence d’un clergé dans l’Egypte ancienne n’est pas une chimère d’autant plus que les sources directes egypto africaines notamment écrites, archéologiques, artistiques, iconographiques, orales en attestent l’existence. Ceci se vérifie à travers les dénominations et attributions communes des prêtres égypto africains. Il convient ici de préciser avec Christian Jacques la notion de prêtre en Egypte africaine. En effet, un prêtre en Egypte est essentiellement un pur qui pratique les rites et un serviteur qui s’occupe du bien-être des divinités. Les prêtres en Egypte ne sont ni des prédicateurs, ni des missionnaires, ils n’ont personne à convertir. Ce sont les spécialistes du divin qui travaillent dans les laboratoires géants, les temples où l’on manipule l’énergie spirituelle la plus fine, la plus délicate et la plus efficace qui soit. ces hommes sont chargés de maintenir l’équilibre de la création et d’assurer la transmission de la vie contre l’ineptie et le chaos qui menacent sans cesse notre monde. En réalité, il n’y a qu’un seul prêtre en Egypte, le Pharaon lui-même. Il est partout représenté sur les murs des temples accomplissant les actes cultuels. On estimait que son image sortait magiquement de ses représentations et entrait momentanément dans le corps d’un prêtre de chair chargé d’agir à sa place et en son nom49(*). De ce fait, nous devons surtout nous garder en nous abusant sur le terme de prêtre, de les considérer comme les dépositaires d’une vérité qui ferait d’eux une secte à part, vivant en marge de la société et ne s’y risquant que pour entraîner des foules, par des sermons passionnés à une vie morale plus riche ou plus active… Les prêtres égyptiens ont un rôle très précis à jouer, comme substitut du roi, seul officiant en titre : entretenir l’intégrité de la présence divine sur terre, dans le sanctuaire des temples où elle a consenti à s’établir, et c’est tout ; leur action contribue pour sa part au rôle théologique essentiel de la monarchie pharaonique : maintenir l’univers sous la forme où les dieux l’ont créé ; c’est une oeuvre de spécialiste, une besogne de technicien. Une fois accomplis, les actes matériels nécessaires pour obtenir ce résultat, ce que les prêtres peuvent penser ou faire est à peu près sans importance- au moins dans la perspective rigoureuse de l’Etat ; ils n’ont rien des prophètes hébreux, rien n’ont plus des prêtres chrétiens. Ce sont les hommes semblables aux autres ne bénéficiant d’aucun privilège d’origine divine, n’ayant ni à convaincre les foules, ni à convertir les gentils ; « fonctionnaires » en quelque sorte, ils ont délégation du roi pour accomplir à sa place certains rites matériels nécessaires au bien général. La religion personnelle du peuple ne leur doit rien, et s’ils peuvent, parfois, être eux-mêmes de riches penseurs ou de saints hommes, c’est par une conséquence de leurs tendances individuelles, et non par une suite obligatoire de leur activité professionnelle50(*).

1- Dénominations et attributions des prêtres Egyptiens

En Egypte ancienne, la fonction cléricale rassemblait une multitude de prêtres aux rôles variés mais aux objectifs communs notamment celui de mener l’homme dans le royaume de l’éternité. Aussi distinguait-on le Pharaon un prêtre roi, les prêtres serviteurs du Dieu, les prêtres funéraires Sem , les prêtres lecteurs, le bas clergé constitué des prêtres dits purifiés oueb, des prêtres pastophores, les prêtres sacrificateurs, et des prêtres «interprètes des songes», enfin les prêtres dits spécialistes notamment les prêtres stolistes, les prêtres hiérogrammates, les prêtres horaires ou horologues, les prêtres horoscopes, les prêtres chantres et musiciennes, sans oublier les auxiliaires et les hôtes occasionnels du corps sacerdotal..

1.1. Le Pharaon, un prêtre roi

Dans la croyance populaire égyptienne, le Pharaon était considéré comme étant le représentant terrestre du Dieu Suprême. Il était donc grand prêtre du Dieu Suprême. Il était considéré comme étant le fils des dieux et leur successeur en qualité de roi de l’ Egypte, et il leur faisait des sacrifices parce qu’ils sont ses ancêtres, de même que tout particulier nourrit les esprits de ses aïeux51(*).

1.2. Les prêtres serviteurs du dieu ou hm.w.ntr.

Traduits non sans quelques abus par prophètes par les Grecs, leur nombre variait en fonction de leur sanctuaire. On comptait quatre classes de serviteurs possédant un numéro hiérarchique et une cinquième de simples serviteurs non encore intégrés, dans les grades supérieurs.

Le grand Prêtre était le premier prophète52(*) du dieu et sa puissance était liée à celle du dieu qu’il servait. Son titre correspondait quelque fois à la fonction précise qu’il assurait, primitivement dans le culte de son dieu. C’est le roi qui désignait le grand prêtre et sa nomination était confirmée par un Oracle du dieu, politiquement et divinement intronisé ; le nouveau pontife recevait alors deux anneaux d’or et une canne symbolique tandis que le roi prononçait la phase traditionnelle :

«Te voici grand prêtre du dieu X : ses trésors et ses greniers sont sous ton sceau, et tu es le chef de son temple…»53(*) Ce premier prophète était quelque fois assisté par le second prophète notamment lors de son absence du temple.

Le second prophète avait en charge la surveillance des ateliers et des champs, le contrôle des tributs étrangers livrés au dieu. A son service, il y avait une multitude de fonctionnaires, de scribes, qui préparaient les documents administratifs et assuraient la bonne marche des services placés sous son contrôle.

1.3. Les prêtres funéraires dits Sem

Les prêtres dits Sem étaient des hommes exerçant une prêtrise en rapport avec le funéraire. Le prêtre Sem avait pour tâche, en récitant le rituel approprié, de rendre l’usage des sens à la momie en lui «ouvrant la bouche »54(*), phase essentielle de l’opération par la quelle le défunt allait pouvoir gagner l’au-delà en pleine possession de ses capacités à survivre. En plus de la lecture des chapitres rituels, ils s’acquittaient sur la momie ou la statue du mort de tous les rites propitiatoires ou régénérateurs qui devaient transformer la pauvre carcasse humaine, dûment desséchée et salée par les embaumeurs, en un nouveau corps rajeuni, doté de toutes les facultés terrestres, et apte à faire bonne figure dans les paradis de l’au-delà.

1.4. Les prêtres lecteurs, kheriheb, hr-kb

Les prêtres lecteurs sont très proches des prêtres hiérogrammates par la médecine qu’ils pratiquent. Deux plumes ornent leur coiffure. Dans les cérémonies funéraires, ils accomplissent les cérémonies bénéfiques aux esprits bienheureux. Pour le peuple égyptien ancien, c’était le type même du magicien populaire ; héros des romans et des fables qu’on se répétait le soir à la veillée55(*).

1.5. Le bas clergé constitué des prêtres dits purifiés, ouêb, des prêtres pastophores, des prêtres sacrificateurs, et des prêtres «interprètes des songes»

1.5.1. Les prêtres dits «purifiés», Ouêb

Les purifiés étaient des clercs minorés parce qu’ils n’étaient pas des membres permanents du clergé. Dans les temples ils avaient diverses fonctions : porter la barque sacrée, arroser le temple, surveiller les peintres, les dessinateurs, les scribes, les artisans. Dans les temples importants, ils étaient organisés de manière hiérarchique :  «purifiés en chef », ou « premiers purifiés »56(*). Divisés en équipes qui se succédaient par roulement, ils n’étaient en service que pendant un mois puis attendaient que leur tour revienne pour reprendre leur service.

1.5.2. Les prêtres pastophores

Les prêtres pastophores eux aussi faisaient partie du bas clergé et étaient surtout chargés de porter les objets sacrés lors des processions57(*).

1.5.3. Les prêtres sacrificateurs

Les prêtres sacrificateurs étaient chargés d’égorger les bêtes consacrées à l’offrande. De ce fait, ils connaissaient certains principes de symbolique religieuse car les animaux offerts à la divinité étaient sélectionnés et tués selon certaines normes58(*).

1.5.4. Les prêtres interprètes des songes

Les prêtres interprètes des songes étaient appelés par les Grecs Onirocrite car c’étaient des scribes maîtrisant l’interprétation des rêves. Ils interprétaient les rêves des fidèles ayant passé la nuit dans le temple59(*).

1.6. Les spécialistes

Ce sont des techniciens couramment rangés au nombre des prêtres supérieurs ou rang des subalternes ; sans doute, furent-ils tantôt parmi les uns, parmi les autres et parfois étrangers à ces deux catégories. En fait, c’est plus le caractère spécialisé de leur fonction qui nous intéresse que l’appréciation morale qui ferait d’eux des hauts pontifes ou des auxiliaires dédaignés. De ce fait, les document grecs nous présentent tour à tour des prêtres stolistes, hiérogrammates, horaires ou horologues, horoscopes, chantres et musiciennes.

1.6.1. Les prêtres stolistes

Les prêtres stolistes étaient chargés de l’entretien de la divinité. Ils assuraient de ce fait la toilette, l’habillement et la parure des statues divines ; de ce fait ils conservaient les bijoux, vêtements et objets de culte. D’après les documents de la Basse Epoque ( 1075 -715 BC.), ce sont les gens préposés à la toilette du dieu, qui pénètrent dans le saint des saints pour orner les dieux de leurs étoffes60(*).

1.6.2. Les prêtres hiérogrammates

Les prêtres hiérogrammates sont des savants et des intellectuels de la Maison de Vie. Du fait de leur vaste culture, ils représentent officiellement la science dans les temples61(*). Ils sont des médecins géographes, astronomes, climatologues…

1.6.3. Les prêtres – horaires ou horologues.

Les horologues étaient chargés d’établir l’heure et de préciser de jour et de nuit, le moment où chaque acte du culte devait commencer62(*).

1.6.4. Les prêtres horoscopes.

Les prêtres horoscopes devaient connaître le calendrier mythologique et expliquer à qui le désirait quels étaient les jours fastes et néfastes de l’année égyptienne63(*).

1.6.5. Les prêtres chantres et musiciennes.

Le culte égyptien ne comportait pas seulement des parties récitées, en divers moment, de l’office intervenaient des morceaux modulés, ou même chantés avec accompagnement de harpe. Les stèles de donation représentent d’assez pauvres bougres, propriétaires d’un petit lopin de terre et amoureux de belle musique de la leur tout au moins, qui se donnent corps et biens à un temple ; en échange de leurs talents artistiques, le clergé devait leur assurer la sécurité et le vivre ; tout laisse à penser que les exactions du fisc et les confiscations militaires ne leur auraient pas garanti les mêmes privilèges dans la vie civile64(*). Les musiciennes existent dans tous les temples. Sous le Nouvel Empire, c’est à peine si l’on rencontre une dame qui ne fasse pas à ce titre partie du personnel d’un temple. Elles formaient le harem du dieu et jouaient le même rôle que les belles chanteuses dont le chant et la musique divertissaient un prince terrestre. La reine elle-même ou une princesse coiffait ces musiciennes65(*).

1.7. Les Auxiliaires et les hôtes occasionnels du corps sacerdotal

Ce sont les laïcs auxiliaires dont l’activité permettait le fonctionnement matériel des temples, sans qu’ils fissent à proprement parler partie du monde sacerdotal. C’étaient des concierges et des bedeaux66(*), gardiens des édifices sacrés, ils constituaient le petit personnel des ateliers, boulangers, bouchers, fleuristes, les porteurs d’offrande, l’homme au balai qui effaçait la trace des pas sur le sable des chapelles, les artistes, les architechtes, graveurs peintres sculpteurs chargés de la répartition, de la construction, de la décoration des édifices religieux67(*).

Les hôtes étaient certains reclus volontaires chargés de l’entretien des sanctuaires. D’autres étaient des malades venant chercher le soulagement ou la recette de leur guérison par voie de songes. Une autre catégorie d’hôtes étonnait par leur apparence : demi-nus, vêtus de haillon, beaucoup de cheveux, chargés de chaînes… Ils expliquaient aux étrangers du temple, aux visiteurs, touristes ou pèlerins les légendes divines, faisant office de drogmans. Aussi souvent, ils vaticinaient, réclamaient des orâcles : après être entrés en transe et tiraient quelque bénéfice de la folie divine dont ils étaient possédés. En fait, il se trouve que le dieu trouvait parfois quelque moyen encore de s’exprimer, il pénétrait dans le corps d’un homme ou d’un enfant, le faisant entrer en transe et, par son intermédiaire, dictait sa volonté… les enfants réfugiés dans les temples, servaient de médium pour transmettre la parole du dieu68(*).

Dénominations et attributions des prêtres bamiléké de l’Ouest du Cameroun

Les Bamiléké tout comme les Egyptiens anciens ont des noms qui leur sont propres pour désigner leurs prêtres. Aussi distinguent-ils ceux-ci à divers niveaux de leur société notamment familiale, communautaire et royal .

2.1. Les prêtres de famille.

Au niveau familial, il s’avère que chaque entité familiale a son prêtre. Il y a donc autant de prêtres de familles que de familles. Les familles sont de deux types : monogamique et polygamique. Dans le premier type où il y a seulement le père, la mère et les enfants, le prêtre de famille est le père. Mais à sa mort, l’un de ses fils le remplace dans ses fonctions religieuses de prêtre de famille.

Dans le second type où il y a un père, plusieurs femmes et les enfants. Le prêtre est le père, mais à sa mort, c’est l’un des enfants d’une de ses femmes qui hérite de ses fonctions de prêtre de famille.

Ces deux types de prêtres sont de moindre importance en comparaison au prêtre héritier du fondateur du lignage ceci d’autant plus que le lignage est constitué de plusieurs familles créées par les divers enfants de l’ancêtre fondateur du lignage. Par exemple, désignons par G, un fondateur d’un lignage avec au premier niveau huit enfants, chacun de ses huit enfants se marie et fonde une famille. Parmi les huit enfants de G, un seul lui succède et devient à la fois prêtre de la famille G et prêtre suprême de toute la descendance de G. Donc, le prêtre héritier de G, du fait de l’antéposition de G est supérieur à tous les autres prêtres de famille descendant de G. Ainsi, on a dans un lignage fondé par G, père de huit enfants, un héritier prêtre fils de G, qui est plus respecté et plus influent que les autres sept prêtres héritiers des autres sept enfants de G.

Dans tous les cas, l’héritier d’une famille en pays bamiléké est dénommé  dzodié  qui littéralement signifie “celui qui hérite de la maison”. Il est d’après Emmanuel Ghomsi69(*) le prêtre de famille, un personnage très important, il est entouré de respect… Il est en effet le seul membre de la famille habileté à calmer les esprits des ancêtres par les sacrifices. Ceci parce qu’il est détenteur des crânes de ses ancêtres notamment, il conserve le crâne de son feu père et ceux de ses ancêtres depuis la création de leur lignage. Le crâne ici est un réceptacle pour l’esprit des défunts ancêtres. En l’absence du crâne d’un ancêtre, l’héritier recueille un peu de poussière sur le chemin emprunté par son ancêtre, cette poussière remplace le crâne de l’ancêtre lors du culte.

Le culte ici consiste pour l’héritier à adresser des doléances aux réceptacles des ancêtres : crânes-poussières ; après les doléances, il fait les dons à ses ancêtres puis il va attendre le résultat de ses doléances. Très souvent, les ancêtres vont lui communiquer la conduite à tenir à travers des rêves.

En outre, il est aussi courant que l’héritier chef de famille, consulte l’araignée mygale avant chaque événement important. En effet, il place les bâtons devant le trou de l’araignée ; chaque bâton ayant une signification particulière. Suivant le bâton déplacé par l’animal à sa sortie du trou, l’héritier devine ainsi le sens de l’événement qu’il avait voulu savoir.

Sur un autre plan, l’héritier pour faire face à une agression extérieure, peut solliciter l’aide de ses ancêtres, soit pour se protéger, soit pour punir les coupables même si ces derniers ne font pas partie de leur lignage ; car les ancêtres peuvent agir sur ceux qui sont coupables d’actes nuisibles à la vie de leurs descendants, pour la raison que dans le culte des morts de la religion traditionnelle des Bamiléké, «l’héritier (des ancêtres) a, par ses sacrifices le pouvoir de les faire entrer en action contre ceux de ses ennemis qui s’opposent injustement à l’accroissement de son lignage»70(*)

Anderson Stephen C., dans son texte intitulé « The Skull and the sacred place”, a interviewé un prêtre de famille sur la raison de l’exhumation du crâne de son feu père ; comme réponse, l’héritier explique qu’à la mort de son feu père quelqu’un l’avait fait souffrir notamment en gardant, en conservant de manière injuste les biens à lui confiés par son défunt père. Sur les conseils d’un des amis de son feu père, il a donc avec ce vieil ami de son père, déterré le crâne de son père pour lui demander de l’aider à restaurer sa concession qui est en état de délabrement du fait de la confiscation de ses biens par son ancien ami encore vivant. Après avoir exprimé leurs doléances, le prêtre héritier de famille et l’ami à son défunt père ont re-enterré le crâne dans la maison des crânes, l’ayant au préalable bien lavé avec de l’eau.

D’après le prêtre de famille : l’héritier, la réaction du crâne ne se fit pas attendre car le coupable qui avait distrait les biens de son défunt père fut brûlé gravement par un feu qu’il avait même activé71(*).

Il se dégage de tout ce qui précède, une double activité du prêtre de famille : le prêtre de famille est un élément clé du culte familial des ancêtres ; ce culte étant à la fois un moyen pour apaiser la colère des ancêtres et appeler leur bénédiction sur la famille, en plus étant aussi une arme de défense contre les individus qui chercheraient à nuire aux membres de la famille de ces ancêtres72(*)

L’on peut dire en dernier ressort que le prêtre de famille est l’intermédiaire entre les ancêtres et leurs descendants d’une part et d’autre part il est le protecteur de sa famille contre toute forme d’agression extérieure73(*). Notons qu’il est quelque fois aidé dans sa difficile tâche par les autres prêtres du culte communautaire que les Kamsi ou prêtres notables du dieu, les prêtres devins dits Ngankang

2.2. Les kamsi, prêtres du Dieu suprême Si.

Si est le Dieu suprême des bamiléké, ceux-ci lui attribuent la création du monde et sa supériorité à tous les autres petits dieux. Son culte diffère du culte des ancêtres et s’effectue dans les lieux saints éparpillés à travers le village notamment certains bosquets, grottes, petits bois… lieux d’offrande en sacrifice au Dieu suprême des poules, huile de palme, sel…74(*) Ce sont ses prêtres qu’on appelle les Kamsi ou prêtres notables de Dieu. Ces prêtres du Dieu Si sont des hommes ou des femmes ayant eu une révélation divine et ayant été chargés par Dieu de transmettre sa volonté aux hommes. Sortes de prophète, ils vont de village en village appeler les gens à la purification. On les distinguait autrefois du reste de la population par leur longue chevelure sale qu’ils ne coupaient ni ne lavaient jamais et qui était souvent tressée avec du fil noir75(*). De nos jours encore, ils portent encore beaucoup de cheveux présentant toujours un aspect peu commun notamment un aspect quelque peu désordonné.

Les Kamsi, prêtres notables du Dieu sont des intermédiaires entre les dieux et les hommes ; ils perçoivent les désirs et les voeux des dieux et les transmettent aux hommes qui viennent à eux à la recherche d’une solution à leur problème. Même les prêtres de famille recourent aux kamsi avant de faire des sacrifices sur les crânes de leurs ancêtres. En effet, dans le texte d’Anderson Stephen C., intitulé “The skull and the sacred place”, son interlocuteur, qui est un prêtre de famille, à la question de savoir ce qui se passe avant l’exhumation du crâne, le père, prêtre de famille répond qu’avant l’exhumation du crâne, il faut visiter les voyants, quatre ou cinq au moins disant la même chose notamment qu’il y a un crâne qui n’a pas été exhumé, c’est donc à partir de ce moment qu’il faut se décider de déterrer ledit crâne76(*).

Il se dégage que le Kamsi est très indispensable dans les activités cultuelles des prêtres de famille ceci parce qu’il détermine lequel des ancêtres réclame à tel descendant une donation, un sacrifice.

Les Kamsi ne recommandent pas seulement aux prêtres l’exhumation des crânes, ils peuvent aussi interpréter leurs rêves surtout pour les jeunes prêtres de famille. Toute action religieuse entreprise par le prêtre de famille est donc au préalable étudiée par divers Kamsi, les seuls aptes à lire la volonté des dieux. Il faut ajouter ici que les dieux sont les ancêtres déifiés par la mort notamment après l’exhumation de leurs crânes ; il y a aussi une multitude d’autres dieux considérés par exemple comme créateurs de l’homme, de l’enfant, du monde, du pays,… sans oublier le Dieu suprême Si.

Les Kamsi sont donc des prêtres choisis par Dieu, lui-même pour communiquer sa volonté aux hommes. Les Kamsi ne peuvent pas se refuser à ce rôle car le faisant, ils risquent au pire leur vie et au mieux leur santé mentale.77(*)

De ce fait lorsque Dieu choisit quelqu’un pour ce rôle, sa famille et ses amis se cotisent pour faire d’importants sacrifices aux dieux notamment en présence des anciens Kamsi qui savent quoi et où faire des donations afin de sauver leur proche, forcé par Dieu à devenir prêtre. Il n’est donc pas comme son collègue le prêtre dit Ngankang qui lui embrasse le métier plutôt par vocation et après formation.

2.3. Les Ngankang

A l’opposé  des Kamsi qui sont désignés du fait de la volonté divine, les Ngankang, autre catégorie de prêtres médecins devins chez les Bamiléké sont plus proprement formés de professionnels qui embrassent cette carrière par vocation et doivent au préalable subir un apprentissage de plusieurs années. Alors que les Kamsi procèdent plutôt par Oracle, les Ngankang utilisent diverses techniques avec des accessoires notamment les prières, cauris, kolas, bandelettes tressées, terriers de mygales… Ngankang en bamiléké signifie l’homme ayant reçu le kang. Le Kang étant lui-même un savoir acquis notamment pour résoudre les problèmes physiques et même métaphysiques des hommes.

Charles Henri Pradelles De Latour78(*) interviewa l’un des Ngankang et celui-ci lui raconta comment il avait acquis ce pourvoir en ces termes :

Quand j’ai pris le Kang, j’avais environ seize ans, je suis allé chez mon grand-père paternel et lui ai remis quatorze volailles. Il y en avait sept pour lui et sept pour la cérémonie. Je suis allé m’asseoir dans une maison où je retrouvai dix huit de mes frères (3). C’était un jour de liékounk à la fin de la saison des pluies. On avait fini de danser le mece (4). Nos aînées nous posèrent sur la tête de grandes familles de Nénuphar (mbepu) que nous avons attaché avec des tiges de fougères, puis nous donnèrent deux grandes lianes carrées (nzetip) que nous avons mis nous même en bandoulière autour de notre torse de façon à ce que les deux lianes se croisent sur le devant. Nous étions ainsi revêtus de parures réservées aux Ngankang (5). Le lendemain matin notre grand-père paternel qui officiait au titre de« père du kang» nous donna à manger un taro cuit dans lequel était enfoncés un morceau de kaolin, une gousse de ndedip (nourriture de jumeaux) et le fruit mbha que seuls peuvent goûter le chef et quelques-uns des neufs notables. Il nous demanda ensuite d’avaler sans mâcher des herbes crues nouées et mélangées à de l’huile de palme dans un large pétale noir de fleur de bananier plantain.

Nous sommes restés là, assis dans la maison pendant quatre jours à ne manger que la nourriture cuite sous la cendre. Nous n’avions pas le droit de sortir, mais nous n’étions pas seuls. Des parents et voisins vinrent nous rendre visite.

Le quatrième jour, jour sacré de liètsuâ, nous sommes sortis dans la cour, où nos aînés nous ont bandé les yeux avec des feuilles fraîches de mbepu. Le père du Kang dit alors : kang wé hô, le kang arrive, et il déversa un sac contenant des os ayant appartenu à des animaux tels que la panthère, le buffle, l’éléphant, le caïman… et un os humain (6). Nous en avons pris chacun à tâtons. Nous avons retiré des feuilles de mbepu qui bandaient nos yeux et nous sommes partis dans la brousse avec notre os ramasser toutes sortes de plantes(7). Lorsque nous les avons apportées, le père du Kang et nos aînés les trièrent et les repartirent en trois tas. D’un côté il y avait de bonnes herbes, de l’autre les mauvaises, au milieu celles qui étaient sans importance.

On nous apprit à les reconnaître pour que nous ne ramassions plus les mauvaises. Le père du Kang reprit alors notre os et dit à chacun, dans le creux de l’oreille, le nom de notre Zhié. Si l’un de nous avait pris un os humain, il avait été rejeté de l’initiation.

Nous sommes ensuite allés au Kelang où les nggankang soignent leurs patients. Là, le père du kang cassa une grande calebasse de vin de palme qui s’est répandu en formant une flaque, il en ramassa et nous en donna un peu à boire dans le creux de la main. Il nous fit goûter ensuite pour la première fois (cübe) neuf ignames différentes (8), de la viande de chien (9), des champignons et des gâteaux de haricot et de pistache enfermés dans neuf petits paquets (10).

Après ce grand cube le père du Kang s’approcha en tenant un coq mort dans chaque main dont il nous frotta le corps. Puis, il nous donna à chacun quatre coeurs de poule et trois de coq que nous avons avalé crus sans les mâcher. Le soir, nous sommes rentrés chez nous.

De cet extrait correspond les notes ci-après :

(3) «Frères” signifie aussi cousins parallèles

(4) Le mece était la danse des récoltes. cf. chapitre III

(5) Les nggankang résidant dans l’Est du pays bamiléké ne portent pas un masque en tissu noir, surmonté de cornes de buffle ornée de cauris comme leurs homologues de l’Ouest.

(6) Plusieurs nggankang m’ont assuré que tous les animaux de la brousse devaient être représentés par un de leurs os, mais quand je leur ai demandé de les énumérer, ils ne m’ont cité que les plus grands.

(7) Brousse est désigné ici par le terme kupushâ, qui désigne les forêts galeries entourant les marigots, et le pays de l’au-delà.

(8) Les ignames sont les suivantes : «pégang, ku’umbié, lôkfi, ngânyâ, ndüô, luôaküp, lelô, câushâ, puonze”.

(9) Certains disent que le chien devait être un chien à quatre yeux, c’est-à-dire un chien ayant deux tâches au-dessus des paupières.

(10) ce rite est identique à celui que nous avons décrit pour l’entrée des sociétaires dans une association secrète de la chefferie. Cf. chapitre IV.

Il ressort de ce témoignage que le maître initiateur ici est un prêtre de famille qui avant toute chose reçoit des volailles dont une partie lui est destinée et l’autre réservée pour l’initiation. Les liens de parenté n’excluent pas la donation d’autant plus que tous les postulants au kang se considèrent déjà comme étant des frères. L’initiation commence après la saison des pluies et les

postulants sont revêtus dès le départ de parures réservées à quelques grands prêtres du village. Il faut noter que leurs repas sont exclusivement cuits sous la cendre. Au quatrième jour, les postulants reçoivent effectivement kang c’est-à-dire que chacun ce jour reçoit sa doublure, son totem et devient officiellement un ngangkang.

Son nouvel attribut fait de lui désormais un prêtre, devin, médecin, sorcier, donc un prêtre important. A ce sujet, selon Obenga, tout dans la société précoloniale bantu pivotait autour du nganga les naissances, la mort, la guerre, la chasse, la danse, les travaux agricoles, le destin. Le nganga avait des pouvoirs vrais ou supposés de dévoiler les secrets d’opérer magiquement, de traiter n’importe quelle maladie, de fabriquer des breuvages propres à rendre fécondes des femmes stériles79(*).

Aussi vient-on consulter les nggankang afin d’être désensorcelé et de se réconcilier avec les ancêtres de se purifier et de se faire soigner. Ils désensorcellent les patients grâce à leur doublure qu’ils ont reçue lors de leur initiation : à leur zhié80(*).

Ainsi, le Ngankang est un prêtre qui a embrassé le métier par vocation et surtout il a suivi au préalable une formation de quelques jours. Du fait de cette brève formation, il s’apparente quelque peu aux autres prêtres bamilké qui gravitent autour du chef prêtre roi qui lui aussi l’est devenu après une initiation de neuf semaines.

2.4. Les prêtres du monde de la chefferie

Aussi au niveau royal ou de la chefferie, gravite autour du prêtre roi une panoplie de prêtresses et prêtres aux tâches spécifiques et variées. On les dénomme comme suit : sop , kuipo , Mafo, Nkon , Djuikam , Nkem, Wambo, sandio, sandio, wentuo, Mekam, Le chef lui-même prêtre roi dit fo ; assisté de ses prêtres serviteurs dits wala

2.4.1. Les prêtres sop

Ce sont des prêtres nommés par le prêtre roi, ils sont soit ses fils soit ses petits-fils. Donc les prêtres dits sop sont avant tout de la famille royale, de la chefferie, ce sont en dernier ressort des princes.

2.4.2. Le kwuipo ou kwete,

Il est un prêtre frère du chef qui est intronisé et soumis au même rite en même temps que lui. Il est en quelque sorte le vice-chef. Ce titre est beaucoup plus honorifique que pratique.

2.4.3. Le tafo ou (père du chef)

Il est donné au grand-père maternel du chef ; mais dans certains villages, ce titre est porté par un grand serviteur81(*).

2.4.4. La Mafo

Elle est une prêtresse très puissante et très respectée parce que c’est elle la mère du chef ; les soeurs utérines du chef, sa grand-mère et tantes maternelles portent le même titre. Mais seule la Mafo mère du chef a effectivement des pouvoirs politiques. De ce fait, elle entretient à sa résidence des sociétés masculines et féminines. Elle intervient aussi dans l’administration de la chefferie ; très versée dans la coutume, elle est souvent conseiller politique du chef82(*) .

2.4.5. La prêtresse Nkon ou Ngup ou Ngop

C’est le titre que porte la première femme du chef. Elle jouit d’une certaine notoriété auprès des autres femmes du chef.

2.4.6. Djuikam ou Djuikop

C’est le titre que porte la deuxième femme du chef chez les Bamiléké. Aussi, ce titre est porté par la femme qui accompagne le jeune chef pendant son initiation de neuf semaines au lakam. Là il est meunkem, s’il est jugé incapable d’assumer la fonction royale, il est chassé du lakam et on l’appellera alors désormais sougan83(*).

2.4.7. Les prêtres dits  nkem 

Ce sont des serviteurs, roturiers ou anciens esclaves anoblis. En général, le prêtre roi accorde ces titres en récompense des services rendus à la communauté. Selon Apisay Eveline A., cette catégorie des prêtes qu’on retrouve chez les Awing dans le Nord-Ouest Cameroun s’apparente aux prêtres Sem, Hem de l’Egypte ancienne84(*)

2.4.8. Wambo ou Wambé

C’est un prêtre au service du prêtre roi. Aussi, un fils de chef peut le porter et dans ce cas on l’appelle wambo sob. Les wambo sont choisis du fait de leur dévouement au prêtre roi ou fon ; ils sont sous les ordres du chef et font souvent des donations d’huile et de chèvres au chef, ils sont réputés être des grands magiciens.

2.4.9. Sandio ou sagon ou Sa

C’est un titre militaire et signifie qui commande et qui exécute en même temps.

2.4.10. Wanto, wentuo

C’est également un titre militaire signifie « qui décapite et qui brûle ».

2.4.11. Mekam ou mekep,

Ce titre est porté par certains anciens chefs indépendants et soumis par les grands au cours des guerres. Ces chefs, actuellement dépendants sont appelés fon’te ou fan’tio chef dépendant, chef soumis. Ils ont conservé des attributs de chef avec la seule différence qu’ils ne sont pas indépendants.

2.4.12. Le fo ou fon, le prêtre roi bamiléké.

En pays bamiléké du fait de la domination des institutions par les impératifs religieux et juridiques, le chef est avant tout un grand justicier et un grand prêtre. Il rend justice au nom de Dieu, le Si dont il est le représentant terrestre. Il n’est pas le seul juge du village car la tâche serait très ardue. C’est ainsi qu’au niveau de la famille, le prêtre de famille ou chef de famille est un juge dit conciliateur ; au niveau du quartier, le chef de quartier juge les différends opposant les individus de familles différentes. Ici la justice n’est pas conciliatoire comme c’est le cas en famille ; plutôt, le coupable doit payer en plus des dommages et intérêts une amende notamment de chèvre, vin de raphia et de palme…

Sur le plan religieux, le chef est toujours assisté de ses prêtres serviteurs, ceci parce que le chef ne peut procéder lui-même aux sacrifices, aux offrandes d’huile de palme et de sang sur les crânes de ses ancêtres. Seule sa présence est parfois nécessaire d’où le rôle proéminent de ses prêtres serviteurs dits wala.

2.4.13. Les wala ou prêtres serviteurs du roi.

Ce sont les serviteurs supérieurs, on peut les comparer aux secrétaires d’Etat. Ils reçoivent du chef des attributions précises. Il en existe deux grands types de wala : les wala ka et les wala Sissi.

– Le wala ka, est une sorte de premier ministre du roi, il remplace très souvent le prêtre roi dans certaines cérémonies publiques. En plus de ses fonctions religieuses, il est aussi chef de guerre et grand juge après le chef.

– Le wala sissi quant à lui a une fonction essentiellement religieuse. Il officie le culte des ancêtres du roi. Il est de ce fait gardien des crânes des ancêtres du roi85(*).

En plus des fonctions religieuses, les walas jouent aussi un rôle politique important notamment lors de l’intronisation du nouveau chef. En effet, il existe un conseil formé de sept walas influents qui sont au courant de tous les secrets du chef86(*).

3. Les Analogies entre les deux clergés.

Après la présentation des membres du clergé chez les Egyptiens anciens d’une part et chez les Bamilékés de l’ouest du Cameroun d’autre part, il nous semble judicieux de rapprocher ces deux entités dans le sens d’une mise en évidence des analogies notamment au niveau du fonctionnement de ces institutions.

Ainsi les prêtres serviteurs du dieu de l’Egypte ancienne se rapprochent du fait de leur fonction et même de leur dénomination des prêtres notables chez les Bamiléké que sont les Nkem, désignés par le chef Bamiléké, en récompense des services rendus à la communauté. Ces prêtres Nkem rappellent aussi les prêtres Sem, Hem de l’ancienne Egypte du fait notamment de leur rôles non moins négligeables dans les rituels funéraires.

Bien plus, les prêtres hiérogrammates ou homme de science de l’ancienne Egypte s’apparentent au Ngankang Bamiléké qui eux reçoivent la science après une formation. Ce sont généralement des prêtres professionnels, médecins et devins.

De même les prêtres horologues et horoscopes de l’Egypte ancienne, du fait de leurs activités s’apparentent aux Kamsi Bamiléké qui en quelques sortes, perçoivent les désirs et les voeux des dieux et les transmettent aux hommes qui viennent à eux à la recherche d’une solution à leurs problèmes.

Kamsit en Egypte signifiait, la noire, la négresse, et était le nom de la prêtresse d’Hathor. Kamsi chez les Bamilékés est un voyant. Km wr, «le Grand noir» était le titre d’Osiris.

Bien plus, les prêtres lecteurs Egyptien anciens, considérés comme les magiciens populaires font penser aux Wambo ou Wambé Bamiléké qui eux aussi, sont réputés être des grands magiciens.

Aussi, les prêtres pastophores tout comme les prêtres de famille chez les bamilékés, ont la particularité d’avoir l’exclusivité de porter les objets sacrés lors des divers événements cultuels.

De même, certains prêtres de famille chez les bamiléké, du fait de leur fonction au niveau de la chefferie, sont semblables aux prêtres sacrificateurs qui étaient chargés d’égorger les bêtes consacrées à l’offrande dans l’Egypte ancienne. Chez les bamiléké, le même rôle est joué par un prêtre appelé Gwanom, traduit par « le boucher ». Très souvent, ce boucher est au service du chef. En même temps, il est aussi prêtre de famille, héritier d’un lignage important. En outre, les auxiliaires et les hôtes du corps sacerdotal dans l’Egypte ancienne ont les mêmes fonctions que les prêtres bamiléké dit Wala Sissi ; ceux-ci étaient essentiellement au service du prêtre roi bamiléké encore appelé FO ou FON.

Le Fo, prêtre roi Bamiléké au même titre que le Pharaon, per âa, des Egyptiens anciens est perçu comme étant le représentant terrestre du Dieu suprême, lequel lui a confié son troupeau que sont les hommes.

Le première femme du chef Bamiléké tout comme celle du pharaon continue à jouer un rôle politique important auprès de son illustre époux. Elle trône sur toutes les associations féminines, nous rappelant ainsi les rapports ayant existé entre la reine elle-même ou une princesse et les prêtresses musiciennes des temples égyptiens anciens.

Jusqu’ici, nous avons défendu la thèse de l’existence d’un clergé traditionnel égypto-africain aux dénominations et attributions communes. Au regard du contexte religieux actuel dans lequel nous évoluons, il nous semble plausible de comparer ce clergé égypto africain par rapport à celui de l’occident chrétien ceci dans une perspective de primauté de l’un par rapport à l’autre.

II – Quelques éléments de primauté du clergé égyptien ancien et bamiléké par rapport au clergé occidental chrétien

Le mot «primauté” est dérivé du latin primus et il exprime la prééminence, le premier rang. Il s’agit pour nous ici d’analyser en quoi le clergé africain notamment égypto nubien et bamiléké occupe le premier rang vis-à-vis du clergé occidental chrétien. Notre approche va essentiellement s’appuyer sur des arguments chronologiques notamment de durée attestée dans le temps ceci pour poser l’ancienneté et la continuité du clergé africain par rapport au clergé occidental chrétien.

1. L’ancienneté du clergé égyptien ancien et bamiléké.

L’ancienneté ici stipule l’avènement premier du clergé africain, égyptien ancien par rapport au clergé occidental chrétien. Les sources égyptiennes sont évidentes à ce sujet notamment depuis 1883, date de la publication des copies de papyrus de Nelseni, Qenna, Neb-qet et de Sutines, les textes des sarcophages de Berlin, le papyrus de Turin, le livre de l’ouverture de la bouche, le livre des barrières et la première portion du livre de Unas87(*). Dans les années qui suivirent les éditions de beaucoup de papyrus magiques religieux et liturgiques, apparurent et avant la fin du dernier siècle, le matériel disponible pour une recherche dans le caractère de la religion égyptienne était abondant88(*).

Bien plus, les textes grecs anciens présentent aussi l’Egypte comme étant le berceau de toute science et de toute sagesse et les plus célèbres parmi les savants ou les philosophes hellènes ont franchi la mer pour chercher auprès des prêtres l’initiation à de nouvelles sciences. Ainsi, Orphée prit part en Egypte, aux fêtes de mystères dionysiaques, Thalés de Millet fit un voyage chez les prêtres et les astronomes d’Egypte89(*), Platon semble avoir cherché en Egypte à s’instruire sur la géométrie et la théologie (vie anonyme), et sur la science sacerdotale en général (olympiodore, vie de Platon)90(*).

Au cours d’un colloque international tenu à Yaoundé en 2003, le père Hebga relevait l’importance de l’Egyptologie dans l’attestation de l’ancienneté de l’Egypte vis-à-vis de la Grèce. Pour lui donc, de nos jours dans la foulée de Cheikh Anta Diop, l’éminent initiateur de l’Ecole africaine d’Egyptologie, cette science plurielle, (histoire, archéologie, grammaire, physique, mathématique, etc…), a fait en quelques années des progrès impressionnants. L’intelligentsia africaine, nonobstant le tir de barrage de ceux dont les théories idéologiques s’effritent devant la vérité implacable des faits, prend de l’assurance et parle avec compétence et fermeté. L’Egypte pharaonique, mère et maîtresse de la Grèce et de son miracle présente une parenté saisissante avec les peuples de l’Afrique noire, comme l’attestent entre autres, l’analyse linguistique, l’examen minutieux des migrations, l’observation des recoupements culturels.

Au cours du même colloque, l’Egyptologue camerounais Pierre Oum Ndigi, en relevant l’importance de l’Egyptologie pour l’histoire de la pensée évoquait aussi l’ancienneté de l’Egypte vis-à-vis de l’occident chrétien. A cet effet, il citait un britannique du XIXe siècle, M. Brown, 1827, : 2-3 qui avait écrit ceci :

Les ruines de l’Egypte offrent à l’antiquaire et à l’historien une source d’intérêt inéquitable. Malgré les dénégations des sceptiques, le pays des pharaons fut incontestablement le berceau des arts et des sciences, et le flambeau du vieux monde. Le sol de la Grèce et de l’Italie était encore couvert de ses forets primitives et peuplées de bêtes sauvages ou d’hommes non moins barbares qu’elle, et déjà, la vallée du Nil possédait des habitants qui avaient bâti des temples en l’honneur de leurs dieux, et dressé des colonnes destinées à transmettre les noms de leurs rois. Cette haute antiquité n’est point établie sur des chronologies douteuses, ou sur de doctes et vagues spéculations, elle repose sur des faits qu’aucune controverse ne saurait détruire.

Dès l’époque même de moïse, l’Egypte, florissante par ses lois, ses institutions, la variété de ses connaissances, aussi bien que par sa force politique, paraît avoir atteint cette période de perfectionnement dans lequel les nations en général demeurent plus ou moins des temps stationnaires. Toutes les inductions que fournit l’histoire sacrée nous montrent le peuple égyptien comme jouissant à un haut degré des avantages résultants des formes politiques et religieuses qui leur étaient particulières.

Dans cet âge reculé, la science des Egyptiens était passée en proverbe, et il est très vraisemblable que le célèbre législateur de la sagesse que lui avait enseignée la tradition ou son étude personnelle dans le pays de sa naissance et de son éducation. (certains termes de l’ancien français ont été conservés comme tels dans le texte original).

De ce texte, il se dégage que l’Egyptologie pour l’histoire de la pensée humaine est importante en ce sens qu’elle a fait reculer l’histoire de la pensée humaine de plusieurs milliers d’années transférant par là-même son berceau prétendument grec en terre africaine91(*).

Cette ancienneté de la civilisation égyptienne en terre africaine malgré les diverses invasions dont a été victime l’Afrique n’a jamais totalement disparu, elle a survécu à toutes les formes d’oppression religieuse, politique, économique, culturelle étrangères. Et, cette survivance se vérifie encore de nos jours dans le clergé de la religion traditionnelle africaine qui se présente comme étant la continuité du clergé de l’Egypte pharaonique.

2. La continuité du clergé égyptien ancien et bamiléké

Le mot continuité vient du latin continuitas et signifie, l’état de ce qui est d’une seule tenue. Il s’agit de montrer comment le clergé égyptien ancien et bamiléké a préservé ses éléments de base depuis la haute antiquité égyptienne jusqu’à nos jours, éléments perceptibles chez les peuplades noires éparpillées actuellement dans le monde entier en particulier aux Amériques et en Afrique.

En effet, en Egypte, grâce à l’excavation des tombes des périodes prédynastiques archaïques et des premières dynasties faites à Abydos, Nagadah, Ballas et d’autre part de la Haute Egypte, il avait été prouvé que les croyances religieuses de ceux qui avaient bâti ces tombes étaient en substance la même dans toutes les trois périodes. Et, il devenait clair que le caractère général de la religion des Egyptiens dynastiques était identique avec celui de la religion des Egyptiens primitifs92(*)

En Eté 1897, Wallis Budge se trouvait à Marawi, dans la province de Dongola du Soudan égyptien, et il avait constaté que les croyances de ces peuples du Soudan étaient similaires à ceux consignés dans le Livre des morts des anciens Egyptiens. La similitude était surtout plus frappante dans les districts du Sud et l’Ouest Soudan ; région n’ayant pas encore subi l’influence européenne.

Wallis Budge percevait l’africanité de l’Egypte en lisant aussi les écrits des voyageurs tels que Ibn Batûtah et Mr. Wad’s qui avait écrit Voice fromCongo. A la fin Wallis Budge avait constaté que les croyances des Soudanais modernes étaient identiques à celles de l’Egypte ancienne, parce que les Egyptiens étaient des Africains au même titre que les Soudanais modernes.

Après avoir arrangé ses notes et extraits issus des travaux des voyageurs, il devenait apparent que la religion égyptienne était centrée sur Osiris et son culte. Le culte Osirien d’après lui était l’illustration parfaite du monothéisme ontologique et du polythéisme liturgique de la religion africaine. En effet, l’Etre suprême Osiris trônait sur les divinités secondaires au même titre que le Dieu suprême chez les bantu. Le Dieu suprême Si chez les Bamiléké de l’Ouest du Cameroun trône aussi sur de nombreuses divinités secondaires.

Aussi, pendant plus de trois millénaires, le peuple égyptien est resté attaché à ses croyances religieuses qui, elles, étaient entretenues par des prêtres dont le rôle n’a pas beaucoup changé depuis tout ce temps.

Aussi, de tout temps, le pharaon égyptien tout comme le roi africain travaille à maintenir l’ordre universel en assurant le culte divin et en dictant les lois aux hommes ; telle sera toujours la double fonction essentielle du roi d’Egypte, du premier des pharaons au dernier des empereurs romains païens, pendant près de 3500 ans93(*).

En outre les prêtres de famille existaient déjà en Egypte et cette fonction était héréditaire. Au Nouvel Empire, il arrive qu’un homme puisse réclamer une charge sacerdotale dans un temple en disant simplement qu’il est fils d’un prêtre de ce culte. Mieux encore, les stèles de Basse Epoque nous exposent parfois la généalogie de ceux qui les ont dédiées, et certains d’entre eux se réclament de dix sept générations d’ancêtres, prêtres du même dieu : on peut vraiment parler de dynasties sacerdotales.

D’autres stèles notamment celle du grand prêtre de Ptah, Pcherenptah, montrent que douze cent ans plus tard, les rois procédaient de la même manière pour désigner le pontife suprême. En effet, le roi installait le premier prophète dans ses fonctions en disant :

«Te voici désormais grand prêtre d’Amon : ses trésors et ses greniers sont sous ton sceau. Tu es le chef de son temple, tous ses serviteurs sont sous ton autorité. Quant au temple d’Hathor, dame de Dendéra, il passera sous l’autorité de ton fils ainsi que les fonctions de tes pères et le siège que tu occupais94(*) »

Par ailleurs, même avec la fin de l’Egypte des pharaons, les prêtres africains fondent la civilisation en Afrique noire, depuis la haute antiquité africaine, depuis l’Egypte des pharaons… En ce sens le nganga a créé une tradition culturelle et scientifique en Afrique noire d’une richesse inouïe. Il a été des millénaires durant témoin de la lutte des hommes pour être et vivre devant la lumière du soleil95(*).

Même avec la colonisation, le clergé traditionnel africain n’a pas disparu devant le clergé occidental chrétien. En ce sens Pierre Erny affirme que l’éducation scolaire, le progrès technique et l’acheminement vers une mentalité « moderne »ne vont pas nécessairement de pair avec un affaiblissement de ces croyances96(*)

Et cela tient de l’éthique africaine que diffère totalement de celle qui prévaut en occident, Meinrad P. Hebga relève que la différence essentielle fondamentale entre notre éthique et celle qui tend à prévaloir en occident est que nous continuons à appeler aujourd’hui contre-nature les déviations sexuelles que nos ancêtres appelaient de ces noms, tandis qu’en occident l’on proclame que les moeurs ont changé, les mâles peuvent s’unir entre eux, et les femmes entre elles…97(*).

Aussi, chez les bamiléké de l’Ouest du Cameroun, Enock Kwayeb a relevé la continuité du rôle du clergé traditionnel au niveau du pouvoir politique, de la justice, des coutumes, des associations coutumières, au niveau même de la santé.

En ce qui concerne le pouvoir politique du chef qui est en même temps prêtre du village, il cite Félix Eboué qui, en 1941, relevait la pré-existence du chef même s’il était déposé par le pouvoir colonial. Et Kwayep remarquait à cet effet que sous l’administration française, la source du pouvoir traditionnel n’a pas changé ; le chef étant toujours désigné par la coutume98(*)

Au niveau de la justice, les villageois continuent à porter devant le chef même les affaires pénales les plus graves et que ce dernier continue à juger d’après la coutume99(*).

Au niveau des coutumes malgré la colonisation, les « évolués»  tout en ridiculisant les traditions ne continuent pas moins à leur donner une certaine valeur notamment en achetant les titres de noblesses auprès des chefs100(*).

Bien plus, bien que la colonisation ait précipité la régression des sociétés ou associations coutumières, elles n’ont pas disparu, tel est le cas des sociétés très anciennes en particulier le  kamve  qui est l’organe intronisateur du chef et en même temps organe consultatif101(*).

Enfin, même au niveau de la santé, l’influence des ancêtres et des sorciers demeure très grande, le bamiléké resté dans son village continue à croire que si ses ancêtres sont contents, il ne sera pas malade et la mort est toujours due à une cause surnaturelle.

En résumé, il s’est agi pour nous tout au long de ce chapitre de présenter à la fois l’ancienneté et la continuité d’un clergé égyptien ancien et bamiléké. Une telle entreprise a nécessité au préalable une présentation de l’état des sources sur l’existence ou non d’un clergé traditionnel égyptien ancien et bamiléké. Nous en sommes arrivés à la conclusion que la négation d’un clergé égypto africain était plutôt le résultat des travaux d’individus beaucoup plus guidés par une idéologie à caractère eurocentriste que par les faits de science pure. C’est ainsi que basant nos propos sur des sources anciennes et diverses, nous avons pu démontrer depuis l’Egypte Pharaonique jusqu’aux peuples négro-africains actuels, notamment les Bamiléké de l’Ouest du Cameroun, l’existence d’un clergé traditionnel propre à la sphère égypto africaine aux dénominations et attributions communes.

Pour terminer, influencé par le contexte actuel de guerre interposée entre les religions dites universalistes que sont l’islam, le judaïsme et le christianisme, nous avons jugé nécessaire, de comparer la religion traditionnelle africaine à celle de l’occident chrétien notamment du fait que nous partageons depuis quelques siècles une histoire commune. L’ancienneté et la continuité du clergé de la religion égypto africaine par rapport à celle de l’occident chrétien telles que posées par nous est une contribution heuristique à l’entreprise d’exhumation de l’identité religieuse égypto-africaine dont la modernité n’est pas le moindre des traits saillants. .

V- Sources et références bibliographiques

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1. Ouvrages

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_________ «Egyptologie, langues et philosophie africaines” in Ndinga G., Ndumba G., Relecture critique des origines de la philosophie et ses enjeux pour l’Afrique, Actes du colloque international de Yaoundé du 01 au 05 Dec. 2003, Institut de missiologie Aachen(RFA), Mainbuc, 2005, pp.39-52.

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3. Mémoires

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Eone Michel, «Maât / Mataa / Måå ou l’Ethique de vérité ou Justice des Egyptiens anciens et des Africains modernes. Essai d’approche historique du droit africain», Mémoire de Maîtrise en Histoire, Option Egyptologie, Université de Yaoundé I, 2004.

Ngo Gwem Anastasie, « Les sacerdoces féminins et les Basaa du Sud Cameroun : Essai d’Histoire comparée», Mémoire de Maîtrise en Histoire, Option Egyptologie, Université de Yaoundé I, 2004.

Ngo Minyem Ernestine, «La religion, source du développement ou du sous-développement chez les africains». Le cas des Basaa du Sud-Cameroun, Mémoire de Maîtrise en Histoire, Option Egyptologie, Université de Yaoundé I, 2002.

Ngo Nlend Nadeige Laure, «Le calendrier et la mesure du temps chez les Egyptiens anciens et les Basaa du Cameroun», Mémoire de Maîtrise en Histoire, Option Egyptologie, Université de Yaoundé I, 2004.

4. Thèse

Oum Ndigi, «Les Basaa du Cameroun et l’antiquité pharaonique égypto-nubienne. Recherche historique et linguistique comparative sur leurs rapports culturels à la lumière de l’égyptologie, » Thèse de Doctorat Nouveau Régime, Université Lumière Lyon 2, 1997.

5. Dictionnaires et encyclopédies

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4. Thèses

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4- Dictionnaires et encyclopédies

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5. Sources orales

Megny Hortense, 60 ans environ, prêtresse traditionnelle bamiléké, Yaoundé le 2 Août 2005.

Megny Florence, 42 ans environ, prêtresse traditionnelle bamiléké, Yaoundé le 27 Décembre2005.

Simeu Suzanne, 46 ans environ, commerçante, Yaoundé le 12 septembre 2005.

Tetchuang Madeleine, Ménagère, 45 ans environ, Ménagère, Yaoundé le 10 octobre 2005.

Mewakam Jacqueline, commerçante, 42 ans environ, commerçante Yaoundé le 18 octobre 2005.

Kenmoé Israël, enseignant, 50 ans environ, Yaoundé le 6 Décembre 2005

Kadjie Samuel, enseignant, 65 ans, Bafoussam le 11 juillet 2005.

Glossaire Ghomala du chapitre rédigé

Bemmo : dieu créateur de l’homme

Bemmou : dieu créateur de l’enfant

Djuikam : prêtresse deuxième femme du prêtre roi

Dzodie :prêtre de famille

Fon’te ou fan’tio : prêtre roi jadis soumis mais devenu indépendant

Fo ou fon : grand prêtre roi bamiléké

Kamsi : prêtre notable du Dieu suprême bamiléké Si

Kang : savoir détenu par les ngankang

Kang we ho : le kang arrive

Kuipou ou kwete : vice prêtre roi et frère du prêtre roi

Mafo : prêtresse mère ou soeurs utérines ou grand mère ou tante Mbha : fruit réservé pour les chef et notables

Mekam ou mekep : prêtre roi soumis et vassal à un autre prêtre roi plus puissant que lui

Ndedip :fruit symbolisant tout acte de donation

Ngankang : prêtre professionnel médecin et devin

Nganga :synonyme de ngankang est aussi prêtre professionnel médecin et devin … chez les bantu

Nkem : prêtre investi par le prêtre roi

Nkon ou ngup ou ngop : prêtresse première femme du prêtre roi

Sandio ou sagon ou sa : prêtre soldat

Sop : prêtre bamiléké de sang royal

Si : Dieu suprême

Sigoun : Dieu créateur du monde

Tafo : prêtre père du prêtre roi. Titre porté aussi par un grand serviteur du prêtre roi

Wala : prêtre serviteur du prêtre roi

Wala ka : sorte de premier ministre du prêtre roi

Wala sissi : prêtre chargé du culte des ancêtres du prêtre roi

Wambo ou wambe : prêtre investi par le prêtre roi Bamiléké

Wantuo, wentuo : prêtre soldat

Zhiè :totem, doublure d’un prêtre Bamiléké

ANNEXES

* 1 C.A. Diop, Nations Nègres et culture. De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui 3eme ed.t1., Paris, Présence Africaine, 1979.

* 2 Senghor et le mouvement de la négritude.

* 3 Telle que celui développé par Hegel.

* 4 Le philosophe R. Guenon, auquel on doit le renouveau des études traditionnelles à l’époque contemporaine, n’a cessé de rappeler cette vérité fondamentale : « toutes les déformations de la notion de tradition ont pour caractère commun de faire descendre l’idée de tradition à un niveau purement humain, alors que tout au contraire, il n’y a et ne peut y avoir de véritablement traditionnel que ce qui implique un élément d’ordre supra humain. C’est là en effet, le point essentiel, celui qui constitue en quelque sorte la définition même de la tradition et de tout ce qui s’y attache.

* 5 T. Obenga, La philosophie africaine de la période pharaonique 2780-330 avant notre ère, Paris, l’Harmattan, 1990, pp.29-45.

* 6 Cérémonie traditionnelle de socialisation de l’adulte au plus haut niveau lui donnant le droit de s’asseoir sans crainte sur une chaise n’importe où.

* 7 L’image qui nous a inspiré est la fig.31 de la Civilisation égyptienne d’Adolph Erman et Herman Ranke aux pages 111 et 159. Elle présente des paysannes porteuses d’offrandes à l’Ancien Empire. Nous en avons recensé des images similaires dans Atlas de l’Egypte ancienne réalisé par John Baines et Jaromir Malek aux pages 196 et 292 ; dans le Dictionnaire de la civilisation égyptienne de Gorges Posener, Serges Sauneron et Jean Yoyotte aux pages 118 et 227.

* 8 L.V. Thomas et R. Luneau. Les religions d’Afrique noire : textes et traditions sacrés ; Paris, Fayard Denoel,1969, pp.8-9.

* 9 Ibid. pp. 155-156.

* 10 Ibid. p.6.

* 11 Ibid.p.8.

* 12 T. Obenga, Les Bantu .Langues, peuples et civilisation, Paris , Présence africaine, 1985,pp.208-209.

* 13 Ibid. p. 209.

* 14 P.Harter, Arts anciens du Cameroun, Arnouville, Arts d’Afrique noire, 1986, pp.269-270

* 15 D. Valbelle, Histoire de l’Etat pharaonique, Paris, P.U.F, 1998, p.147.

* 16 Ibid.

* 17 E. Adolf, R. E, La civilisation égyptienne, Paris, Payot, 1980, p.122.

* 18 Ibid , p.349.

* 19 Ibid , pp.354-364.

* 20 E. Hornung, La grande histoire de l’Egyptologie, Paris, Rocher,1998,pp.85-86.

* 21 D. Valbelle, Histoire de, 1998, pp. 298-301.

* 22 C.Traunecker, Les Dieux de l’Egypte, Paris, P.U.F., 1992, p.106.

* 23 S. Sauneron, Les prêtres de l’ancienne Egypte, Paris, Seuil, 1962, pp.1-5.

* 24 Ibid.p.149.

* 25 Ibid.p.25.

* 26 Emmanuel Ghomsi , «Les Bamiléké du Cameroun, Essai d’Etudes historiques des origines à 1920», Paris, thèse de Doctorat 3eme cycle en Histoire, 1972, p.199.

* 27 Ibid.,pp.33-34.

* 28 M. P. Hebga, « Eloge de l’ « ethnophilosophie » », Revue française africaine, n°123, 3eme trimestre 1982, p.34.

* 29 Ibid.p.36.

* 30 M. P. Hebga, « Plaidoyer pour les logiques d’Afrique noire», Revue française Recherche et débats, Paris, Fayard, 1958, p.108.

* 31 La période pré-coloniale en Egypte s’étend de 3200 avant J.C. jusqu’à l’époque perse en 332 B.C. Pour l’Afrique au Sud du Sahara, elle s’étend des origines à la conférence de Berlin de 1884.

* 32 Selon le Pr. Thierno Bah, … le développement de l’historiographie africaine à l’intérieur même du continent est lié à des mutations d’ordre politique, économique et structurel. La lutte anticolonialiste a retourné les arguments qui légitiment la succession c’est-à-dire les arguments de l’histoire colonialiste qui apparaît dans les thèses de Hegel par exemple. A la négation du passé de l’Afrique a répondu son exaltation. Les leaders nationalistes ont fait une sorte de pèlerinage vers les sources à la recherche des bases et de repères à l’édification d’une conscience nationale… A cet égard, il est intéressant de se pencher sur la conception de l’histoire d’un nationalisme de prou, c’est dans son ouvrage intitulé le Consciencisme, que Nkrumah avec un engagement manifeste précise sa pensée concernant la nouvelle conception de l’Histoire en Afrique… cette vision de Nkrumah a eu une influence considérable sur une vision de l’historiographie africaine et a inspiré dans une large mesure la naissance en 1972 à Dakar de l’Association des historiens africains.

* 33 E. Ghomsi, « Les bamiléké du Cameroun, Essai d’Etudes historiques des origines à 1920», Paris, Thèse de Doctorat. 3eme cycle en Histoire, Paris, Sorbonne, 1972.

* 34 M. Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1986, p. 361.

* 35 L. Delbayle, Introduction aux méthodes en sciences sociales, Toulouse, Privat, 1978, p. 21.

* 36 En 1822, champpollin reçoit les documents d’Egypte parmi lesquels figurent le nom de Ramses II relevé dans son temple nubien d’Abou Simbel. Il s’agit de la forme la plus simple de nom royal. Grâce aux cartouches de Ptolémée figurant sur la Pierre de Rosette, il sait que les deux derniers signes correspondent à deux «s»  en hiéroglyphes. Le premier signe qui représente le soleil se dit  «ra»  en copte, langue que Champollion avait étudié.

Cela le conduit à penser qu’il s’agit de «Ramsès»  nom connu par les sources grecques ; sa lecture est juste à ceci près qu’il attribue à chaque signe la valeur d’une consonne. lui donne la valeur  «m » ceci a tort. D’autre part s’appuyant sur le verbe copte «mice » qui signifie « mettre au monde»  il lit « Râ l’a mis au monde» . C’est ainsi que l’écriture égyptienne qui associe les signes idées et les signes sons sort de l’oubli. Champollion lit ensuite un deuxième nom royal celui de Thoutmosis . Dans ce nom l’ibis est complété par les signes « mes » et « es » puis grâce à des copies, il traduit la pierre de Rosette dont il ne verra jamais l’original.

* 37 Ensemble des doctrines concernant le sort de l’homme après sa mort et la fin du monde.

* 38 J. Jahn, Muntu (l’homme africain et la culture néoafricaine), Paris, Seuil, 1961, pp. 32-33.

* 39 Ibid.

* 40 Ibid. p. 53.

* 41 Ibid. p. 54.

* 42Ibid.

* 43 H. P. Meinrad, Afrique de la Raison, Afrique de la foi, Paris, Karthala, 1995, p. 96.

* 44 Ibid. pp. 104 -105.

* 45 Ibid. p. 111.

* 46 Ibid. p.113. cf. H. Laborit ,Les aventures de la raison dans la pensée et les sciences contemporaines, in, Le monde d’aujourd’hui, p. xiii, 29–30 juillet 1984.

* 47 H.Deschamps, Les religions de l’Afrique noire. Que sais-je n°632, Paris, P.U.F., 1962, p.111.

* 48 Ibid. p. 111.

* 14 H.P. Meinrad, Afrique de la raison, 1995, pp. 115- 116.

* 15 Ibid.

* 16 Ibid. p. 116.

* 17 Du latin fide, foi, c’est un système qui place la connaissance des premières vérités dans la foi et donne prééminence de la foi sur la raison.

* 18 H. Maurier, Philosophie de l’Afrique noire, Anthropos- Institut.e.v. st . Augustin , 1985, p.82.

* 19 Religieux de l’ordre de st François d’Assise.

* 20 H.P. , Meinrad, Afrique de, 1995, pp. 118-119.

* 21 H.P., Meinrad, « Eloge de l’«« ethnophilosophie »  » , Revue Présence Africaine, n° 123-3e Trimestre 1982, p.27.

* 22Ibid. p.28.

* 23 Ibid.

* 24 Ibid. p. 24.

* 25 Ibid., p.33.

* 26 H. Meinrad, « Egypte pharaonique et peuples Africains : trois points de rapprochement », Relecture critiquedes origines de la philosophie et ses enjeux pour l’Afrique, Actes du colloque international de Yaoundé du 01 au 05 Dec. 2003, pp. 259-280.

* 27 F. Hegel, Leçon sur la philosophie de l’histoire, trad. Française, Vrin, 1979, pp. 156-265.

* 28 P. Oum Ndigi, « Egyptologie, langues et philosophie africaines », Relecture critique des origines de la philosophie et ses enjeux pour l’Afrique, Actes du colloque international de Yaoundé du 01 au 05 Dec 2003, pp.39-52.

* 29F. Hegel, leçon sur la,1979, pp. 156-265.

* 30 P. Oum Ndigi, « Egyptologie, langues et », 2003, pp. 39-52.

* 49 J. Christian, Les grands monuments de l’Egypte ancienne

* 50 S. Sauneron, Les prêtres de l’ancienne Egypte, Paris, Seuil, 1961, pp.32-33.

* 51 A. Erman/H. Ranke, La civilisation égyptienne, Paris, Payot, 1980, pp.348-349.

* 52 Un prophète est une personne qui annonce les desseins divins et leurs manifestations futures.

* 53 S. Sauneron, Les prêtres de l’ancienne, 1961, pp.59-60.

* 54 L. Gahlin, L’Egypte, Dieux, mythes et religion, Paris, EDDL, 2001, p.113.

* 55 S. Sauneron, Les prêtres de, 1961, p.61.

* 56 S. Sauneron, Les prêtres, 1961, pp.65-67.

* 57 Ibid., p.70.

* 58 Ibid.

* 59 Ibid.

* 60 Ibid., p.61.

* 61 Ibid.

* 62 Ibid., p.64.

* 63 Ibid.

* 64 A. Erman/H. Ranke, La civilisation égyptienne, Paris, Payot, 1980, p.376.

* 65 S. Sauneron, Les prêtres, 1961, pp.65-67.

* 66 Un bedeau est un employé laïque préposé au service matériel et au bon ordre dans une église.

* 67 S. Sauneron, Les prêtres, 1961, p.71.

* 68 Ibid., p.98.

* 69 E.Ghomsi, “Les Bamiléké du Cameroun, Essai d’Etude historique des origines à 1920”, Thèse de Doctorat 3ème cycle en Histoire, Sorbonne, 1972, pp.201-203.

* 70 J. Fouomena, «Anthropo-logique existentielle et Dia-logique symbiotique de l’oblation», Thèse de Doctorat 3ème cycle en Anthropologie, Université de Lyon, 1985, p.196.

* 71 S.C. Anderson, « Skulls, Gods and revenge in a Bamileke text.” , Notes on anthropology and interculturalcommunity work, Yaoundé, SIL, 1987, p.7.

* 72 J. Fouomena, « Anthropo-logique”, 1985, p.196.

* 73 Est considérée comme agression extérieure tout acte d’injustice, de sorcellerie, de vol dont est victime, le prêtre de la famille ou tout membre de sa famille.

* 74 E. Ghomsi, «Les Bamiléké du Cameroun» , 1972, p.129.

* 75 Ibid.

* 76 S.C. Anderson, « Skulls, Gods and », 1987, p.6.

* 77 Entretien avec Meny une prêtresse à Obili, Yaoundé le 27 décembre 2005.

* 78 C.H. Pradelles De Latour, « Le champ du langage dans une chefferie bamiléké» , Thèse de Doctorat ès lettres et sciences humaines, Paris, 1986, pp.234-326.

* 79 T. Obenga, Les Bantu. Langues, peuples et civilisation, Paris, Présence Africaine, 1985, p.83.

* 80 C.H. Pradelles De Latour, «  Le champ du langage », 1986, pp.339-340.

* 81 Ibid. p.54.

* 82 J.P. Notué, « Contribution à la connaissance des arts Bandjoun (Ouest-Cameroun) », Diplôme d’Etudes supérieures en Histoire de l’art, Université de Yaoundé, 1978, p.42.

* 83 D’après M. Kadjié Samuel à Bafoussam, en Novembre 2005.

* 84 E. Apisay A., «La mort et les pratiques funéraires en Egypte ancienne et au Cameroun: le cas des conceptions égyptiennes anciennes et des Nguemba d’Awing», Mémoire de Maîtrise en Histoire, Université de Yaoundé I, 2004, p.82.

* 85 K.K., Enock, « Les institutions de droit », 1960, p.63.

* 86 Ibid.

* 87 E. A. Wallis Budge, Osiris and the Egyptian resurection, New York, Dover publication, 1911, p. XIII.

* 88Ibid.

* 89 S. Sauneron, Les prêtres de l’ancienne Egypte, Paris, Editions du Seuil, Paris, 1962, pp.111-114.

* 90 ibid.

* 91 P. Oum Ndigi, « Egyptologie, langues et philosophies» , 2003, p.43.

* 92 E.A. Wallis Budge, Osiris and the Egyptian, 1911, p.XIV.

* 93 S. Sauneron, les prêtre de, 1962, p.31.

* 94 Ibid., p.45.

* 95 T. Obenga, Les Bantu., Langues, 1985, p.290

* 96 P. Erny, L’homme divers et un. Positions en Anthropologie, Paris, l’Harmattan, 2001, p.266.

* 97 H.P. Meinrad, «Egypte pharaonique et peuples africains», 2003, pp.275-276.

* 98 K.K. Enock, Les institutions de droit, 1960, p.96.

* 99 Ibid., p.108.

* 100 Ibid.,p.112

* 101 Ibid., pp.130-131.

http://www.memoireonline.com/12/07/851/sens-porte-donation-clerge-traditionnel-bamileke-sources-egypto-nubiennes.html

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