Les étudiants iraniens se battent pour préserver la mixité dans les universités

Les étudiants iraniens se battent pour préserver la mixité dans les universités

27 11 2011

France 24, 24 novembre 2011 :

La mixité est en passe d’être interdite dans les universités iraniennes. À l’université d’Ispahan, dans le centre du pays, les étudiants manifestent pour tenter de faire reculer les autorités sur ce sujet.

Au début de l’été 2011, l’assemblée des Experts (Majlese Khobregan), constituée de religieux ultraconservateurs, a ordonné que soit interdite la mixité dans les universités iraniennes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a tenté de bloquer cette initiative qu’il avait qualifiée de « superficielle et non scientifique ». Mais son ministre des Sciences, également en charge des universités, Kamran Daneshjoo, a décidé de lui désobéir et de faire appliquer les décrets de l’instance religieuse. Plusieurs universités ont ainsi été réorganisées pour placer leurs étudiants dans des classes non mixtes. Des centaines de professeurs qui ne respectaient pas, ou pas assez strictement, la séparation hommes femmes, auraient déjà été licenciés ou forcés à prendre une retraite anticipée. Selon les médias locaux, le ministère des Sciences envisagerait même de créer des universités intégralement masculines ou féminines.

Les étudiants de l’université Azad Aolat Abad d’Ispahan ont manifesté le 16 novembre pour demander le retour à la mixité dans leur établissement.

« Des patrouilles circulent dans la cour pour dissuader les garçons et les filles d’entrer en contact »

Elnase, 22 ans, est étudiante en littérature anglaise à l’université Azad Dolat Abad d’Ispahan.

« Des changements importants ont déjà eu lieu dans mon université. La séparation des sexes a été imposée dans les cafés Internet et les bibliothèques ; des patrouilles circulent dans la cour pour dissuader les garçons et les filles d’entrer en contact ; et les cours magistraux sont maintenant non mixtes, seuls de rares cours de spécialité sont restés ouverts aux filles et aux garçons, faute de moyens.

Pour moi, ces mesures de séparation des sexes ont été prises uniquement pour créer un climat de peur dans les universités. Plus que de répondre à une préoccupation religieuse, il s’agit selon moi de prévenir l’émergence de mouvements de contestation dans le pays. Car c’est dans les universités que naît la contestation. Or ce sont les échanges mixtes qui permettent le progrès intellectuel, un progrès qui pourrait aboutir à la remise en question, et même au rejet brutal, du gouvernement en place et de ses soi-disant principes islamiques.

Tout ceci est affligeant, mais les étudiants et étudiantes résistent autant qu’ils peuvent. »

 

La mixité est en passe d’être interdite dans les universités iraniennes. À l’université d’Ispahan, dans le centre du pays, les étudiants manifestent pour tenter de faire reculer les autorités sur ce sujet.

 

 

Au début de l’été 2011, l’assemblée des Experts (Majlese Khobregan), constituée de religieux ultraconservateurs, a ordonné que soit interdite la mixité dans les universités iraniennes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a tenté de bloquer cette initiative qu’il avait qualifiée de « superficielle et non scientifique ». Mais son ministre des Sciences, également en charge des universités, Kamran Daneshjoo, a décidé de lui désobéir et de faire appliquer les décrets de l’instance religieuse. Plusieurs universités ont ainsi été réorganisées pour placer leurs étudiants dans des classes non mixtes. Des centaines de professeurs qui ne respectaient pas, ou pas assez strictement, la séparation hommes femmes, auraient déjà été licenciés ou forcés à prendre une retraite anticipée. Selon les médias locaux, le ministère des Sciences envisagerait même de créer des universités intégralement masculines ou féminines.

Les étudiants de l’université Azad Aolat Abad d’Ispahan ont manifesté le 16 novembre pour demander le retour à la mixité dans leur établissement.

« Des patrouilles circulent dans la cour pour dissuader les garçons et les filles d’entrer en contact »

Elnase, 22 ans, est étudiante en littérature anglaise à l’université Azad Dolat Abad d’Ispahan.

« Des changements importants ont déjà eu lieu dans mon université. La séparation des sexes a été imposée dans les cafés Internet et les bibliothèques ; des patrouilles circulent dans la cour pour dissuader les garçons et les filles d’entrer en contact ; et les cours magistraux sont maintenant non mixtes, seuls de rares cours de spécialité sont restés ouverts aux filles et aux garçons, faute de moyens.

Pour moi, ces mesures de séparation des sexes ont été prises uniquement pour créer un climat de peur dans les universités. Plus que de répondre à une préoccupation religieuse, il s’agit selon moi de prévenir l’émergence de mouvements de contestation dans le pays. Car c’est dans les universités que naît la contestation. Or ce sont les échanges mixtes qui permettent le progrès intellectuel, un progrès qui pourrait aboutir à la remise en question, et même au rejet brutal, du gouvernement en place et de ses soi-disant principes islamiques.

Tout ceci est affligeant, mais les étudiants et étudiantes résistent autant qu’ils peuvent. »

 

http://iranenlutte.wordpress.com/2011/11/27/les-etudiants-iraniens-se-battent-pour-preserver-la-mixite-dans-les-universites/#more-11869

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